Après avoir dénoncé l’absence de parité dans la liste des invités d’une conférence de vidéastes, deux youtubeuses ont soudain effacé leurs tweets et présenté leurs excuses aux organisateurs du salon, après avoir été contactées par leur avocate.
Les deux tweets ont été publiés à une minute d’écart. Mercredi 4 mai, les youtubeuses Ginger Force et Calie (de la chaîne Les Topovaures) se sont toutes les deux fendues d’une déclaration en 137 caractères: « Bonjour @NeoCastLacomm, comme demandé j’ai supprimé mes publications à votre égard. Veuillez prendre cet acte comme excuse. Bonne journée ». La Néocast est un rassemblement de youtubeurs français qui a réuni, pour la deuxième année consécutive, les 23 et 24 avril dernier à Strasbourg, une soixantaine de vidéastes.
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Bonjour @NeoCastLacomm , comme demandé j’ai supprimé mes publications à votre égard. Veuillez prendre cet acte comme excuse. Bonne journée
— Ginger Force (@GingerForce1) 4 mai 2016
Bonjour @NeoCastLacomm, comme demandé j’ai supprimé mes publications à votre égard. Veuillez prendre cet acte comme excuse. Bonne journée
— Seriously (@lestopovaures) 4 mai 2016
Le 29 avril dernier, nous revenions sur les plaintes que plusieurs femmes avaient formulées à l’encontre de la programmation de ce salon. Sur 56 invités annoncés, on comptait seulement 4 femmes et une chaîne mixte, soit 9% de youtubeuses. Deux d’entre elles, Ginger Force et Calie du compte Youtube « Les Topovaures », s’étaient agacées de ce manque de parité. « Souligner à l’orga de @NeoCastLacomm qu’on est QUE 5 nanas. Se faire troller par tous les vidéastes présents et ne pas avoir de réponse », avait notamment publié la créatrice des Topovaures sur son compte Twitter le 17 avril 2016. Elle a depuis retiré son tweet, ainsi qu’un autre billet qu’elle avait publié via le service TwitLonger qui permet de partager de très longs messages sur Twitter.
>> A lire : Les critiques formulées à l’égard de la NeoCast et la réponse des organisateurs
Il n’en fallait pas moins pour que la communauté des youtubeurs ne reprenne les messages des deux femmes et les partage en masse, au point où le mot « Neocast » a rapidement grimpé dans le top 10 des sujets les plus discutés sur Twitter France. En trois heures, on comptait déjà plus de 1000 gazouillis posté, notamment grâce aux publications de vidéastes influents, très suivis sur le réseau social.
En les menaçant de poursuites judiciaires parce qu’elles l’ont ouvert, c’est pas très Charlie. https://t.co/8lxK4QR2u4
— Usul (@UsulduFutur) 4 mai 2016
Une demande d’excuses publiques
Que s’est-il passé entre le 29 avril et le 4 mai ? Interrogé par les Inrockuptibles, le cofondateur de la NéoCast César Le Messager assume avoir engagé une procédure. « C’est pour protéger nos intérêts« , explique-t-il. « On a très bien pris conscience du problème de diversité, ça nous tient à coeur, on avait d’ailleurs proposé des solutions qu’elles ont refusées (…) Mais là on cherche à nous nuire », continue l’organisateur du salon. Il précise ne jamais avoir demandé que les Youtubeuses retirent leurs tweets, mais bien qu’elles n’en « postent pas d’autres« .
En cause, il y aurait également une vidéo que les deux femmes ont tournée lors de la NéoCast, et qui serait considérée comme diffamatoire par les organisateurs. Ceux-ci auraient souhaité que ces images ne soit jamais diffusées (à ce jour, aucune vidéo n’a été postée en ligne). Selon nos informations, une avocate a également pris contact avec les deux Youtubeuses et demandé qu’elles présentent des excuses publiques à la NéoCast.
Comme n’ont pas manqué de le faire remarquer des internautes, les organisateurs de la conférence sont tombés en plein dans l’effet Streisand, qui donne plus de visibilité à une affaire à mesure qu’on tente de l’étouffer. Alors qu’ils souhaitaient que la polémique retombe, ces tweets d’excuses ont relancé la machine et mis un coup de projecteur sur ce conflit, dorénavant public.
Bonjour @NeoCastLacomm , c’est quoi, ça ? (les autres, dites rien) pic.twitter.com/NUyp4mS6s0
— Batou (@_batou_) 4 mai 2016
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