A l’occasion de notre numéro spécial “Comment ça va, la France ?”, l’activiste, membre du comité Vérité et Justice pour Adama Traoré, revient sur trois années d’engagement citoyen.
Du point de vue des quartiers populaires et des violences policières, il y a eu un changement. Il est impossible aujourd’hui de parler des violences policières qui s’abattent sur les Gilets jaunes ou sur les syndicalistes sans parler de ce qui se passe dans les quartiers populaires. C’est un acquis politique.
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Tout le travail entamé par le Comité Adama il y a trois ans est en train de payer. Un des premiers objectifs du comité était de sortir les quartiers populaires de l’invisibilisation, des marges, et de conquérir une hégémonie politique et idéologique. On a réussi.
Aujourd’hui, on n’a plus besoin d’intervenir pour être cités par les grandes figures de gauche : David Dufresne, Frédéric Lordon, ou encore François Ruffin et Jean-Luc Mélenchon, qui ont mentionné le comité lors de leur meeting commun à Amiens (le 16 janvier 2020 – ndlr). Ils ne peuvent plus faire sans nous. Assa Traoré rédactrice en chef des Inrocks (le 3 avril 2019 – ndlr), ça participe aussi de cette diffusion.
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Désormais, notre travail profite aux autres victimes de la police et de la gendarmerie. C’est un acquis considérable, on revient de loin. Je pense que ça a été possible par une volonté politique du comité. On a créé les conditions d’un rapprochement entre classes, entre gens. Ce n’est pas venu des groupes majoritaires – que ce soit la gauche, les syndicats ou les Gilets jaunes. On a fait le premier pas, et on a fait bouger les lignes.
Après l’affaire Chouviat, Castaner a dit qu’il étudierait la “suspension” de toute technique policière qui aurait pu “générer la mort d’un homme”. Je suis persuadé qu’on est en train de faire sauter des digues.
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