Dans Orléans, son nouveau livre autobiographique qui sort le 21 août, Yann Moix accuse ses parents de l’avoir battu pendant son enfance. Son père a réagi dans une interview.
Le nouveau roman de Yann Moix, Orléans, n’est pas encore sorti, mais il fait déjà parler de lui. En cause, le fait que l’auteur y accuse ses parents de l’avoir maltraté quand il était enfant. « Qui a lu l’œuvre publiée de Yann Moix sait déjà qu’il est prisonnier d’un passé qu’il vénère alors qu’il y fut lacéré, humilité, fracassé. Mais ce cauchemar intime de l’enfance ne faisait l’objet que d’allusions fugaces ou était traité sur un mode burlesque alors qu’il constitue ici le cœur du roman et qu’il est restitué dans toute sa nudité », annoncent les éditions Grasset. L’ancien chroniqueur d’On n’est pas couché avait déjà accusé ses parents dans Panthéon (2006), ce roman qui racontait « l’histoire du petit Yann qui, pour ne pas passer à côté de son destin, et pour échapper à son sort d’enfant martyr battu par ses parents, va s’inventer le ‘Panthéon’ qui lui permettra de survivre dans son cloaque provincial ».
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“Pure affabulation”
Mais José Moix, son père, ancien kinésithérapeute âgé de 75 ans, ne l’entend pas ainsi. Dans une longue interview publiée le 17 août par La République du Centre, celui-ci dément ces accusations : « Je tiens à dire que notre fils n’a jamais été battu. » Il admet lui avoir infligé « la correction qu’il méritait » à certaines occasions, comme quand « Yann a tenté de défenestrer son frère du premier étage » ou quand « il a mis la tête d’Alexandre (son frère) dans les WC et a tiré la chasse d’eau ». Mais c’est tout.
Pour lui, « tout ce qui est relaté dans Orléans (tout comme dans Panthéon, paru en 2006) n’est que pure affabulation ». Revenant sur la médiatisation par Yann Moix de son enfance, son père affirme encore : « Il a dit que, lorsqu’il était enfant, je rentrais tous les soirs après 22 heures à la maison, complètement bourré. Il a dit que je lui tapais alors dessus à coups de fouet ou de fils électriques. Il a dit qu’il repartait le lendemain au collège le visage tuméfié et ensanglanté. Tout ça est totalement faux. Je n’ai jamais frappé mon fils à coups de câbles électriques, ou avec quoi que ce soit. »
“On croit rêver, c’est aberrant”
José Moix, qui n’a pas encore lu Orléans, mais qu’on lui a résumé, s’indigne en particulier des descriptions faites de la mère de Yann Moix : « Comment Yann peut-il décrire sa mère lui courant après avec un couteau pour le tuer ! On croit rêver, c’est aberrant. Comprenez-moi bien, qu’il m’en veuille à moi parce que j’ai été sévère, je peux l’accepter, mais le reste de la famille (qu’il ne voit plus non plus) ne lui a jamais rien fait. Jamais sa maman n’a levé la main sur Yann. »
Au contraire, son père insiste sur les sacrifices qu’ils ont fait pour lui : « S’il avait vraiment été un enfant battu, qu’on ne l’avait jamais aimé sa mère et moi, croyez-vous qu’on lui aurait payé ses études jusqu’à Sciences Po ? Car Yann a un peu joué les Tanguy, vous savez… »
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