Le réalisateur Bruno Sauvard est parti à la rencontre de producteurs de vin naturel du sud de la France, qui partagent une communauté d’esprit,de goûts et de vie. Son film Wine Calling sort en octobre.
Réalisateur de publicités, Bruno Sauvarda quitté paris et s’est installé dans la régionde Narbonne il y a une quinzaine d’années. C’est par la bande qu’il a fait la connaissance d’un, puis d’une bonne dizaine de vignerons de sa région qui font du vin naturel,et dont la passion l’a fasciné. Un film sur des “punks” du vin, voilà quel était son projet.
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Comment as-tu conçu ce film ?
Bruno Sauvard — On a décidé de travailler comme les vignerons de mon film : sans subventions, sans “chimie” financière. On a fait un appel participatif (crowdfunding)sur le web. J’ai fait en sorte que nos moyens de production se mettent au diapason de leur démarche. Je me suis mis dans une configuration très légère (nous étions trois personnes), la moins visible possible pour pouvoir apprivoiser ces hommes et ces femmes. Nous sommes entrés en immersion avec tous les vignerons pendant un an. On leur filait un coupde main quand ils en avaient besoin.
Mais comment avais-tu rencontré les vigneronsque nous découvrons dans ton film ?
Il y a quatre, cinq ans, par l’intermédiaire d’un ami musicien qui a composé une partie de la BO du film, j’ai pu déguster des vins naturels et j’ai pris une bonne claque. J’ai pu grâce à lui rencontrer les vignerons qui les produisaient. Et quand tu creuses un peu, tu découvres une aventure humaine.Parce que, pour faire du vin naturel, il faut un investissement phénoménal. Tu sais que tu te lances dans un travail qui va durer des années. Pour commencer à obtenir un vin correct, il faut au moins cinq ou six ans. Pour vraiment obtenir un bon vin et commencer à en vivre, il faut compter entre dix et quinze ans. Je n’ai pas voulu faire un film de promo sur le vin nature,mais montrer des gens qui en font, et qui vivent d’une manière très particulière, avec une animation collective très importante. Quand on commence à les connaître, on s’aperçoit qu’ils étaient destinés à en faire, parce que ce vin leur correspond, à eux et à leur manière de vivre.
La musique a beaucoup d’importance dans ton film.
Oui, parce que la moitié de ces vignerons sont aussi des musiciens, et plutôt des bons, et je crois que c’est important.Ça leur donne une mentalité très spéciale. Tout est cohérent, en fait. Tout est dans le titre de mon film (allusion à London Calling des Clash – ndlr). Joe Strummer, quand on lui disait qu’il faisait du punk, répondait : “Non, je fais du rock de mon époque”,en retournant aux sources de cette musique. Les vignerons du film n’ont pas l’impression de faire du vin naturel, mais du vin de notre et de leur époque, en revenant à des méthodes ancestrales.
Wine Calling de Bruno Sauvard. En salle le 17 octobre
« Le naturel revient au goulot », un dossier spécial à retrouver ici.
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