Qu’il soit qualifié de “millennial”, “quartz” ou “scandinave”, il s’est fixé dans notre subconscient pour mieux rhabiller les normes.
Ci-dessus, une photo de la collection estivale de Fenty, la ligne collaborative entre Puma et Rihanna. Avec pour seule couleur un rose poudreux, elle puise autant son inspiration chez Marie-Antoinette que dans la pop sucrée des années 1990.
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Baskets à talons aiguilles, minijupes à froufrous, robes du soir ou gros baggy…, le rose devient ainsi une sorte de noir passe-partout, une nuance universelle qui convient à tous les registres et moments.
Charlotte aux fraises
Ce rose a déjà un nom, le millennial pink, une couleur qui habite le subconscient 3.0 et les fils Instagram de la génération Z, qui le surnomme aussi Tumblr Pink, rose quartz ou Scandinavian Pink.
Vous l’avez peut-être aperçu sur les sacs de la marque Acne, ou dans le clip de Hotline Bling de Drake, sur les couvertures du magazine Kinfolk et les robes en latex de Kim Kardashian ou encore au restaurant Sketch à Londres, dont l’intérieur a été transformé façon charlotte aux fraises par India Mahdavi.
Incarnat
Et en 2018, le rose sera la star d’une grande exposition au FIT (Fashion Institute of Technology), l’université de mode de New York, retraçant son impact à travers les âges dans le textile et le design.
Hormis son aspect flatteur, le rose en révèle plus sur l’époque qu’il ne paraît. Longtemps considéré comme une demi-teinte, une simple déclinaison du rouge vidé de son énergie sanguine, il s’appelle historiquement incarnat, ou chair.
Entre-deux
Le romantisme déteint sur lui et, de rouge, les joues deviennent roses. Il devient par la suite synonyme de douceur, de mièvrerie, avant d’être moqué comme symbole d’homosexualité. Il est donc la marque d’une identité entre-deux, dans les interstices plutôt que dominante.
A partir des années 1930, son statut change : dans un monde d’entre-deux-guerres soucieux de genrer et repeupler son pays, le bleu sera assigné aux garçons et le rose aux filles, et ce dernier deviendra donc l’apanage du féminin.
Expérience globale
Aujourd’hui, son retour indique, selon la journaliste du New York Magazine Lauren Schwartzberg, “un marché jeune qui ne différencie plus ses achats par le genre : ce rose pâle est devenu la mascotte sans genre d’une génération fluide, qui pense en demi-teintes, et voit toute identité comme un vaste spectre de possibilités”.
Ainsi, ce rose rappellerait des souvenirs prégenres, les teintes du ciel à l’aurore ou au coucher du soleil, une expérience globale qui suggère une forme d’universalité dans la beauté. Une petite révolution.
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