Ou comment ces anciennes enfants-stars rhabillent les hautes sphères de la mode.
Ces deux jeunes filles à la ressemblance frappante vous disent quelque chose ? Normal, il s’agit de Mary-Kate et Ashley Olsen, les jumelles les plus médiatisées d’Hollywood qui apparaissaient dès leurs neuf mois dans la série La Fête à la maison, où elles se partageaient le rôle de la benjamine de la famille.
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Aujourd’hui âgées de presque 30 ans et pas un film tourné depuis des années, elles ont pris un virage inattendu dans leur carrière. Sur la photo ci-dessus, toutes deux de noir vêtues et le regard félin, elles nous font savoir qu’elles appartiennent aujourd’hui à une autre sphère tout aussi prisée : celle de la mode.
Une sorte d’Hermès à l’américaine
Et pas n’importe laquelle : grâce à leur marque The Row, lancée en 2007, elles viennent d’être récompensées pour la troisième fois par les CFDA Awards, sortes d’oscars de la mode américaine, au début du mois. Elles sont, selon le jury (qui comprend Anna Wintour), la marque la plus réussie de l’année.
Saisons après saisons, elles étonnent par des créations qui plaisent précisément parce qu’elles ne leur ressemblent pas. Matures, minimalistes, discrètement luxueuses, elles évoquent une sorte d’Hermès à l’américaine (d’ailleurs leur ancienne directrice du style, Nadège Vanhee-Cybulski, est aujourd’hui directrice artistique de la marque de luxe).
Millionnaires à 10 ans
Ce recyclage professionnel est encore plus spectaculaire quand on se souvient que les jumelles fondaient dès l’âge de 6 ans la société DualStar leur permettant de commercialiser leurs propres produits dérivés et de produire les films dont elles partageaient l’affiche. Millionnaires à 10 ans, elles grandissent entourées de leurs visages déclinés sur des milliers de poupées, lignes de vêtements, trousses à maquillage, symbole d’une féminité ultra-américaine et d’une société de consommation hystérique.
Là, elles effectuent une sorte de repentir quasi biblique : elles se cachent derrière un sigle évoquant vaguement les tailleurs anglais de Savile Row, une élégance sans âge à l’européenne et une production made in USA. Cette humilité bien ficelée réjouit la mode : c’est l’invention d’une tradition américaine – snobisme à la parisienne, storytelling façon Hollywood. En se retirant du show-biz, elles permettent leur propre pérennité ainsi que celle de la mode du pays. Elles ont grandi, la société de consommation américaine aussi.
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