A l’occasion de la journée internationale de la bisexualité, le Bi Visibility Day, qui se tenait mercredi, Libération a décidé de se pencher sur une communauté rarement mise en avant, et qui peine à sortir de l’ombre. Le quotidien souligne ainsi que la plus grande association française, Bi’Cause, a été crée il y a 18 ans, rassemble seulement une […]
A l’occasion de la journée internationale de la bisexualité, le Bi Visibility Day, qui se tenait mercredi, Libération a décidé de se pencher sur une communauté rarement mise en avant, et qui peine à sortir de l’ombre. Le quotidien souligne ainsi que la plus grande association française, Bi’Cause, a été crée il y a 18 ans, rassemble seulement une soixantaine de membres.
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Une biphobie latente, difficile à détecter
En 2014, un rapport de SOS Homophobie soulignait déjà le manque de visibilité des bisexuels. La première enquête sur la bisexualité au niveau national a été publiée cette année, après un travail de 3 ans, conduit par plusieurs associations comme Bi’Cause, SOS Homophobie, le MAG jeunes LGBT et Act Up-Paris.
Résultat de l’enquête : sur les 6 017 personnes interrogées (de toute orientation sexuelle), 85% voient la bisexualité comme une « orientation sexuelle comme une autre ». Un chiffre positif qui cache néanmoins une biphobie discrète, plus difficile à détecter, sans « aucune insulte qui soit proprement biphobe », révèlent les recherches.
Des clichés qui persistent
Vincent Strobel, président de Bi’Cause, explique à Libération qu’être biphobe, c’est véhiculer (parfois même sans s’en rendre compte) de fausses idées sur le comportement d’un bi en société. Il souligne que les participants à l’étude ont eu la possibilité d’accompagner leur réponse d’un commentaire : « même dans les plus bienveillants, des clichés étaient véhiculés » regrette-t-il: « volages », « libertins », « instables », « hypersexualisés ». Des clichés que les chiffres reflètent : 71% des sondés conçoivent l’idée de tomber amoureux(se) d’un(e) bisexuel(le), quand seulement 61% d’entre aux s’imaginent en relation sérieuse avec un(e) bi.
« Des traîtres à l’histoire militante »
Catherine Deschamps, anthropologue et auteure du Miroir bisexuel (Balland), analyse cette vision d’une sexualité différente : les bi « obligent à repenser la manière dont on construit la sexualité, dont on en parle, à repenser la question du choix, de notre vision binaire ». Une différence incomprise aussi bien par les hétéros que par les gays. « Cette représentation de l’infidélité a longtemps été doublée de l’idée que les bisexuels étaient aussi des traîtres à l’histoire militante » explique-t-elle. Une analyse confirmée par les commentaires laissés dans l’enquête, qui accusent les bi de « mettre en avant leur côté hétéro » ou encore de ne pas « afficher leur différence »
Cathy, 23 ans, raconte ainsi dans Libération, qu’elle a fortement ressenti la biphobie au sein de la communauté LGBT : « soit c’est passager, soit on est des lesbiennes avec un pied dans le placard… Et, bien sûr, pour les mecs hétéros, on est un potentiel plan à trois ». François, 53 ans, souligne que l’invisibilité est la principale cause d’un mal-être qui peut conduire jusqu’au suicide : « Vous imaginez un gamin de 16 ans qui s’entend dire que sa sexualité n’existe pas, ou que c’est une phase ? »
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