Pour la première fois, une société américaine a fabriqué une arme à feu en métal avec une imprimante 3D. Bientôt à la portée de tous, à quoi cette nouvelle machine va-t-elle réellement servir ?
L’imprimante 3D se démocratise. La technique n’est pas neuve. On imprime en relief depuis les années 70. La nouveauté, c’est qu’elle est maintenant à la portée de tous. Elle bouscule tranquillement l’imprimante classique sur le meuble informatique de la maison, celui avec le tiroir à clavier intégré. Elle est encore un peu chère. Comptez 2 000 euros. Mais, on connaît le processus, les prix vont baisser, les modèles se perfectionner et on la gagnera bientôt avec un abonnement de magazine. Mais à quoi va-t-elle bien pouvoir servir ?
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Pour l’instant, on s’imprime des pièces de rechange pour le lave-vaisselle, une coque de portable ou de jolis bibelots à installer au-dessus de la cheminée. Mais récemment, une société américaine, Solid Concepts, texane forcément, a réalisé une arme à feu en métal, une réplique, nous dit-on, du Colt M1911. Sur une vidéo postée sur le site internet de la société, on voit son créateur, content de lui, faire quelques essais sur des cibles en carton, dans le mille.
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On avait déjà vu une arme imprimée, mais, en plastique, elle ressemblait plus au pistolet laser de Buzz l’Eclair qu’on attache à la ceinture de son neveu. Ce Colt M1911 est en métal, rien ne le distingue de sa version originale usinée laborieusement sur la chaîne de montage. La conséquence est assez évidente : il suffira de télécharger les plans des Beretta et autres Smith & Wesson pour les confectionner soi-même dans le salon, aussi facilement qu’on imprime aujourd’hui un formulaire de port d’armes. Heureusement, comme pour préserver l’équilibre, la médecine s’est déjà emparée de la technique et l’utilise pour créer artificiellement des organes simples.
Les barrières de la matière sont tombées. Difficile d’anticiper les immenses possibilités offertes. Mais on peut imaginer, dans un futur proche, qu’en ajoutant les ingrédients idoines dans la machine, on pourra facilement s’imprimer une part de tarte ou un osso-buco sur un modèle de recettes téléchargeable – ou piratable, ça va avec – d’un grand chef étoilé. Il manque une chaise à table ? Attends, je t’imprime un tabouret.
On admirera les courageux qui décideront d’imprimer leur maison, brique par brique. On téléchargera aussi trois cerisiers pour le jardin et quelques milliers de gravillons pour tracer le chemin qui mène du portail à la porte d’entrée. Le virtuel va rejoindre la réalité tangible. Ce monde dématérialisé que l’on décrie tant va reprendre corps. On réimprimera les livres, on gravera à nouveau des disques, avec leur boîte en plastique, et des cassettes VHS. Le règne du concret, du bien réel, du palpable sensuel sera de retour. Mais d’abord il faudra résoudre la pire des questions, celle de l’oeuf ou de la poule : comment imprimer sa première imprimante 3D ?
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