Comment les jeunes se radicalisent-ils ? Une semaine après les attentats de Bruxelles, cette question divise l’espace médiatique. Tandis que le Guardian évoque l’envoi de SMS de propagande djihadiste, le témoignage recueilli par Europe 1 laisse penser que le recrutement est plus direct. Rencontré lors de l’hommage aux victimes des attentats du 22 mars, un adolescent […]
Comment les jeunes se radicalisent-ils ? Une semaine après les attentats de Bruxelles, cette question divise l’espace médiatique. Tandis que le Guardian évoque l’envoi de SMS de propagande djihadiste, le témoignage recueilli par Europe 1 laisse penser que le recrutement est plus direct.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Rencontré lors de l’hommage aux victimes des attentats du 22 mars, un adolescent belge de 15 ans a expliqué comment il a été approché par un recruteur de Daech et comment sous son influence, il a failli partir pour la Syrie.
Une radicalisation qui passe par la mosquée
Le profil de Mourad, l’adolescent dont le nom a été changé, correspond à celui visé par les recruteurs de Daech : en pleine tourmente, il “ne va pas bien et sèche les cours”. Le jeune garçon raconte alors se rendre à la mosquée, puis être approché par un homme :
“Ça se voyait que j’étais pas bien et je crois qu’il a remarqué ça et il est venu me parler. C’était comme un ami en fait. Il me consolait, etc. Au bout d’un moment, il m’a dit : ‘Reviens demain, je vais te montrer un truc important’.”
Massacres d’enfants et discours de haine
Ensuite, l’homme montre à Mourad des vidéos prises en Syrie, dans lesquelles des “enfants se faisaient massacrer par les armées de Bachar”. C’est le début d’une longue série de vidéos, comme se souvient le jeune homme :
“ Il me dit : ‘regarde comment on les massacre. Cette politique n’est vraiment pas bonne.’ Le lendemain, il m’a montré des autres vidéos encore comme ça […]. La première fois j’étais choqué et après j’ai trouvé ça normal. ”
Comme l’explique le reporter d’Europe 1, chaque vidéo est “accompagnée d’un discours de haine qui vise pêle-mêle l’Occident, l’Amérique et l’État belge”.
“Morts en train de rigoler”
Au bout d’une semaine, le recruteur évoque avec Mourad un départ pour la Syrie :
“Il m’a montré une vidéo avec des gens qui disaient qu’ils étaient morts en martyrs. En fait, ils sont morts en train de rigoler, quoi ; en train de sourire. Au bout d’un moment, il m’a dit : cette personne, c’est moi qui l’ai emmenée en Syrie. Je peux te rendre comme ça si tu veux. Je peux t’emmener au paradis, mais il faut combattre. ”
Mourad reconnaît avoir voulu partir après un mois seulement, convaincu par “la confiance” du recruteur :
“ Après un mois, je me suis fait : ‘Je vais y aller. Cette vie, elle est courte.’ […] Il m’a dit : ‘Si tu meurs, t’auras le paradis et même si tu meurs pas, t’auras une récompense. Et je me suis fait : ‘Bah, on va tenter’. ”
Heureusement, la mère de l’adolescent a su déceler les signes de sa radicalisation et a “convaincu son fils de rester”, après de longues discussions sur l’islam.
>> À lire aussi : Peut-on vraiment lutter contre la radicalisation en prison ?
{"type":"Banniere-Basse"}