Les dernières élections législatives en Russie remontent à 2011. Cette année, elles se tiendront à la Douma, le parlement russe, dimanche 18 septembre. À la veille du scrutin, dans son émission « Dimanche, et après » sur France Culture, Raphaël Bourgeois dresse un portrait du président russe qui ne cesse d’intervenir dans l’actualité internationale.
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Après avoir essuyé un certain nombre de sanctions économiques à cause de son coup de force en Crimée en 2014, le chef de l’Etat russe bat de nouveau les cartes sur la scène internationale, notamment sur la question de la Syrie. La semaine dernière, à la tête d’un sommet du G20 en Chine, la Russie et les Etats-Unis étaient ainsi réunis pour trouver un accord sur le sort du président syrien Bachar Al-Assad. Finalement en vain.
« Le retour en force de la Russie sur la scène internationale trouve un écho très favorable au sein de la population russe » explique dans l’émission Tatiana Kastoueva-jan, responsable du centre Russie de l’Institut Français des Relations Internationales (IFRI).
On efface tout et on recommence
Dans ce document « Russie, Syrie, G20, Poutine est-il plus fort que jamais? » le réalisateur, Philippe Baudouin introduit des témoignages recueillis par Arte à Saint-Pétersbourg. « Il y a des gens qui ont peur de Poutine, d’autres qui le respectent, mais personne ne voit en lui un clown et un alcoolique comme c’était le cas avec Boris Eltsine » explique un électeur russe. Le président Poutine garde en effet dans son pays un fort soutien de la population avec plus de 80% d’opinions favorables.
Pourtant das un contexte de crise économique, où le rouble n’a jamais été aussi faible, moins de la moitié des personnes interrogées déclarent pourtant avoir l’intention de voter. « Il n’y aura aucun changement, c’est pour ça que je n’irai pas voter » ajoute une citoyenne russe.
Mais il y aura bien un changement cette année, ces élections seront ouvertes cette fois-ci aux observateurs de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Pour Françoise Docet, directrice du centre d’études des mondes russes, caucasiens et centres européens, qui fera partie du contingent d’observateurs internationaux, ces élections semblent « n’avoir jamais été aussi démocratiques ».
« Il y a eu énormément de changements récents qui ont plutôt ouvert la scène politique. Quatorze partis présenteront des candidats pour ces élections. La présidente de la commission électorale est une femme plutôt libérale, Ella Pamfilova. Et le système de scrutin a changé, la moitié des députés vont être élus sur des listes fédérales, et l’autre moitié dans des scrutins uninominaux dans des circonscriptions. On revient à un système plus démocratique, à des candidatures indépendantes. Et en même temps, les résultats n’ont été jamais aussi prévisibles ».
En 2011, des soupçons de fraude électorale lors des élections législatives avaient conduit des centaines de milliers de Russes dans les rues. Malgré les précautions électorales prises cette année, nombreux sont ceux qui décrivent la Douma, chambre basse du parlement en Russie, comme « un simple organe supplémentaire de l’administration présidentielle ». Depuis 2003, aucun parti de l’opposition démocratique et libéral n’y est représenté. L’acteur dominant, le parti Russie Uni du président russe y est donc majoritaire avec plus de la moitié des sièges, face au parti communiste de la Fédération de Russie et au LDPR, parti nationaliste russe.
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