Évince après 17 ans de service sur France 2 pour une blague sexiste, Tex rumine son amertume, et persiste à se voir en martyr de l’humour libre.
En novembre dernier, Tex lâchait la “blague” qui allait mettre un terme à ses 17 ans de présentation des Z’Amours, sur France 2. C’était en direct sur un plateau de C8, et il balançait : “Les gars, vous savez ce qu’on dit à une femme qui a déjà les deux yeux au beurre noir ? On lui dit plus rien, on vient déjà de lui expliquer deux fois !” Malaise total, cinq jours après la journée de lutte contre les violences faites aux femmes, et en plein mouvement #BalanteTonPorc. Il s’excuse sur Twitter, en vain. Mi-décembre, il est viré de la chaîne du service public, et est érigé par certains (Charlie Hebdo, Plantu…) en martyr de l’humour libre…
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Mes excuses les plus sincères à toutes les personnes que ma blague a pu blesser. Je m'oppose fermement à toutes formes de violences faites aux Femmes.
— TEX Officiel (@TEXcomic) December 1, 2017
“Cette blague vise les hommes, elle nous ramène cent ans en arrière”
Mais que devient Tex, et a-t-il compris les réactions qu’il a suscitées ? C’est tout l’intérêt du portrait de der’ de Libé, consacré à l’humoriste ce 13 mai. Interrogé sur les raisons qui l’ont conduit à faire cette blague, il répond : “C’est parce qu’elle est rapide, dans l’air du temps, et qu’elle fait réagir”. Il soutient qu’il ne l’aurait pas fait dans les Z’Amours, “c’était pas le lieu”, mais dit la reprendre dans ses spectacles, et plaide le second degré : “Cette blague vise les hommes, elle nous ramène cent ans en arrière.”
“A l’école, ceux qui balançaient, on les chopait dans un coin et on leur pétait la gueule”
Pour autant, il rumine bien son éviction, et semble en vouloir à ce qu’il vit comme une inquisition féministe. Balance ton porc ? “C’est la fin de notre liberté”, résume-t-il. “Balancer, ça veut dire trahir. On balance pas. A l’école, ceux qui balançaient, on les chopait dans un coin et on leur pétait la gueule”, développe-t-il encore… Au cours de l’entretien qu’il accorde à Libé, Tex livre aussi son ressenti vis-à-vis d’une virilité qu’il sent sur le déclin : “Dans les Z’Amours, je l’ai vue la nouvelle génération, les mecs dominés. Ils font la vaisselle et quand leurs femmes rentrent du travail, elles disent que c’est mal fait. Je préfère nos vieux schémas qui étaient un peu simples.”
D’ailleurs, s’il ne dit pas pour qui il vote, il glisse tout de même qu’il serait bien que les politiques “re-masculinisent la profession” d’instituteur…
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