Au Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis, la Russie et la Chine n’ont pas voté pour un texte qui visait à aider les victimes de violences sexuelles pendant les conflits. Un choix “intolérable” pour l’ambassadeur français de l’instance internationale.
L’ambassadeur français à l’ONU, François Delattre, a qualifié la position du Conseil de sécurité d’« intolérable et incompréhensible » à propos de la résolution pour lutter contre les violences sexuelles faites aux femmes pendant les conflits. En cause, la menace de veto des Etats-Unis et l’abstention de la Russie et de la Chine.
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L’Allemagne, qui tient la présidence du Conseil ce mois-ci, a proposé un texte pour faciliter les poursuites en justice des auteurs de violences sexuelles et aider les victimes. Les Etats-Unis ont alors refusé de voter pour un texte qui mentionnait « la santé sexuelle et reproductive » des victimes, avançant que cela revenait à soutenir l’avortement, un droit décrié par certains membres ultra-conservateurs de l’administration Trump.
Des diplomates en colère
Finalement, le texte a été largement modifié avant d’être adopté avec treize voix pour et l’abstention de la Chine et de la Russie. « Des concessions importantes ont été accordées sous la pression de plusieurs membres permanents qui n’ont pas permis au texte d’aller aussi loin que nous l’aurions souhaité », a fustigé François Delattre. Un autre diplomate a dénoncé une « prise d’otage » de « négociation » de la part des Américains.
Cette action affaiblie de la part de l’ONU a également révolté Amal Clooney, avocate militante pour les droits de l’Homme. « C’est votre Nuremberg, votre chance de vous placer du bon côté de l’Histoire », a-t-elle déclaré à l’assemblée.
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