A la veille de la grève du 5 décembre, Mediapart a invité deux députés de la majorité à réagir aux colères sociales. A cette occasion, la députée Laetitia Avia (LREM) a laissé entendre qu’elle n’avait jusque-là pas constaté de violences policières.
Rappelez-vous, le 7 mars dernier, quand Emmanuel Macron déclarait : “Ne parlez pas de ‘répression’ ou de ‘violences policières’, ces mots sont inacceptables dans un Etat de droit”. Eh bien figurez-vous qu’il y en a qui y croient encore. Ce 5 décembre, la députée LREM Laetitia Avia a fait preuve du même aveuglement sur le plateau de Mediapart, lors d’une soirée consacrée aux colères sociales, comme l’a repéré le journaliste Nils Wilcke sur Twitter.
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La députée LREM Laetitia Avia sur les violences policières: "Apportez-moi une violence constatée et je serais la première à la condamner" Il fallait oser… Les victimes apprécieront #ViolencesPolicieres #MediapartLive pic.twitter.com/yqRrZA4Ctb
— Nils Wilcke (@paul_denton) December 4, 2019
Ainsi, à partir de 33 minutes dans la vidéo ci-dessous, elle dénonce “tous ces casseurs que nous avons eus à Paris” durant le mouvement des Gilets jaunes. “Je ne les ai jamais connus avec une telle violence”, ajoute-t-elle.
“Si demain j’ai une violence policière constatée, je serais la première à la condamner”
Edwy Plenel lui oppose que “l’Etat doit se maîtriser face à ça”, et tente de lui faire entendre qu’“un Fouquet’s ça se reconstruit, une main ça ne se reconstruit pas”, en référence aux nombreuses mutilations parmi les manifestants à la suite de tirs de flashballs ou de grenades des forces de l’ordre. En effet, selon le décompte de David Dufresne, il y a eu 25 éborgnés, et 5 mains arrachées, notamment.
Mais Laetitia Avia refuse de reconnaître ces violences policières. “Si demain j’ai une violence policière constatée, jugée comme telle, je serais la première à la condamner”, affirme-t-elle. “Vous en avez des dizaines sous les yeux depuis un an”, répond Edwy Plenel. Mais rien n’y fait : “Amenez-moi un état constaté de violence policière, et je serais la première à la condamner”.
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