Le président américain était venu célébrer le 400e anniversaire de l’Assemblée de Jamestown en Virginie. « Il s’invite à une célébration de valeurs démocratiques qu’il ne partage même pas », s’est indigné Ibraheem Samirah après avoir interrompu la prise de parole de Trump.
Alors que Donald Trump était venu célébrer le 400e anniversaire de l’Assemblée de Jamestown en Virginie, amorce de la démocratie représentative aux Etats-Unis, un élu démocrate d’origine palestinienne a brièvement interrompu le discours du milliardaire. Ibraheem Samirah, membre de la Chambre des délégués de Virginie, a brandi une pancarte affichant plusieurs messages rappelant les propos haineux et racistes récemment tenus par le président américain.
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Celebrating a government made of immigrants at Jamestown while disparaging an immigrant serving in our current gov't is hypocritical and bigoted. It was my duty to call it out. https://t.co/dG18bDqCxT
— Ibraheem Samirah (@IbraheemSamirah) July 30, 2019
« Rentre dans ton chez-toi corrompu », « Expulse ta haine » ou encore « Réunis ma famille » pouvait-on lire sur les affiches. Ibraheem Samirah a ainsi fait référence aux tweets où Donald Trump invitait des élues démocrates aux origines étrangères à « retourner » dans leur pays il y a quelques semaines mais aussi à ses messages et sa politique anti-migrants. L’élu en a rajouté une couche en scandant à plusieurs reprises : « Vous ne pouvez pas nous renvoyer. Nous sommes chez nous en Virginie. » Il s’est également montré critique face au combat que mène le président américain contre l’immigration illégale, se souciant peu des conditions de détention des migrants dans les centres qui les accueillent à la frontière.
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Hué par une partie de l’assistance, Ibraheem Samirah a été rapidement et calmement évacué par la sécurité, avant que Trump reprenne le fil de son discours sans faire allusion à l’incident.
“Je vais rester gentil »
Le discours donné par le président des Etats-Unis était par ailleurs boycotté par les représentants du groupe parlementaire des élus noirs de Virginie, qui n’ont pas non plus assisté à ces commémorations historiques en raison de sa présence. « La participation du président est antithétique des principes défendus par le groupe », a expliqué dans un communiqué le Virginia Legislative Black Caucus. Sont reprochés au milliardaire ses « commentaires dégradants » envers les élus de l’opposition, ses « politiques portant préjudice aux communautés marginalisées » et sa « rhétorique raciste et xénophobe ».
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Devant la presse après son discours, le président américain a préféré critiquer la couverture de l’événement par les journalistes, plutôt que de revenir sur les accusations de racisme qui pèsent encore une fois contre lui : « 100 % de la couverture sur ce militant et pas un seul mot sur le discours alors que nous étions là pour ça. Et ce militant n’avait pas si fière allure à mes yeux. Je vais rester gentil. »
Ibraheem Samirah a répondu avec humour à cette dernière déclaration de Donald Trump sur Twitter. « Pourquoi dites-vous que je n’avais pas ‘fière allure’ ? J’avais pourtant mis mon nœud papillon préféré… »
What about me "didn't look so good"? I wore my favorite bowtie… https://t.co/y3H2XqJvuo
— Ibraheem Samirah (@IbraheemSamirah) July 30, 2019
Dans un communiqué publié sur le même réseau social, l’élu a expliqué les raisons de son action : « Le président Donald Trump, héraut des discours haineux et des politiques toxiques, s’invite à une célébration de valeurs démocratiques qu’il ne partage même pas. »
I just disrupted the @realDonaldTrump speech in Jamestown because nobody's racism and bigotry should be excused for the sake of being polite. The man is unfit for office and unfit to partake in a celebration of democracy, representation, and our nation's history of immigrants. pic.twitter.com/0okD7eRVer
— Ibraheem Samirah (@IbraheemSamirah) July 30, 2019
Lui-même fils de réfugié, Samirah a accompagné sa publication de ce message : « Je viens de perturber le discours de Donald Trump à Jamestown parce qu’aucun racisme ou aucune bigoterie ne devrait être toléré au nom de la politesse. Cet homme n’est pas apte à diriger le pays et il ne devrait pas prendre part à la célébration de la démocratie, à sa représentation et à l’histoire des immigrés de notre nation. »
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Le milliardaire est l’objet de nouvelles critiques l’accusant de racisme ces derniers jours après ses attaques répétées contre un député noir et sa circonscription de Baltimore, ainsi qu’à l’encontre d’Al Sharpton, pasteur et figure du mouvement de défense des droits civiques et des Afro-américains. Juste avant de se rendre en Virginie pour ce discours le président américain se défendait : « Je suis la personne la moins raciste au monde. »
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