Interrogés par Loopsider, des élus assument d’avoir partagé des intoxs sur les réseaux sociaux, concernant des supporters de l’équipe d’Algérie.
Un étrange phénomène s’est répandu sur les réseaux sociaux, avant et après la victoire de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Deux rumeurs ont été relayées par des élus de la République, sans que les informations aient été vérifiées. Et en l’occurrence, c’étaient des intox. L’une d’elle concerne la mort de Mamoudou Barry, enseignant-chercheur agressé le 19 juillet, juste avant la finale de la CAN. Son agresseur serait algérien, selon une rumeur relayée durant le week-end. Plusieurs députés du parti Les Républicains relayent cette rumeur sur Twitter : Julien Aubert, Valérie Boyer, Eric Ciotti, Guillaume Larrivé…
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Le Dr #MamoudouBarry victime d’un crime raciste perpétré par des supporters algériens a été assassiné sous les yeux de sa femme à #Rouen!
Scandalisé par ce crime barbare et l’incompréhensible silence médiatique ! #CAN2019 pic.twitter.com/9aMytJPjlv
— Eric Ciotti (@ECiotti) July 21, 2019
Dites moi que cette info est fausse #Rouen finale #CAN2019
un jeune doctorant guinéen battu à mort(en France !!!)par des supporters algériens parce que pris pour un sénégalais
jusqu’où la bêtise et la haine?
Profonde sympathie pour son épouse et ses enfants #MamoudouBarry— Valérie Boyer (@valerieboyer13) July 21, 2019
Ils ne sont pas les seuls : Gilbert Collard (RN) y est aussi allé de son tweet :
#MamoudouBarry mort assassiné à #Rouen par le racisme d'un supporter algérien : honte aux lâches parfois si hurleurs qui se taisent ! pic.twitter.com/SFHlur02ow
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) July 21, 2019
Confrontation
“Pourtant lundi, c’est un suspect de nationalité turc, et avec des antécédents psychiatriques, qui a été arrêté, mais aucun de ces élus n’a jugé bon de supprimer ses tweets”, constate le journaliste à Loopsider David Perrotin. Celui-ci a donc décidé de confronter ces élus à leurs intoxs.
Après la mort de Mamoudou Barry, des députés LR (G. Larrivée, Valérie Boyer, Eric Ciotti..) ont relayé des intox stigmatisant les supporters de l'équipe d'Algérie. Et quand on les confronte à leur intox, ils l'assument… et ne veulent même pas l’effacer pic.twitter.com/6j1yc01Vak
— David Perrotin (@davidperrotin) July 25, 2019
Ainsi la députée Valérie Boyer assume-t-elle son tweet : “J’ai tweetté car je me suis basée sur un article de presse guinéen… D’abord j’ai été appelée par des amis africains”, justifie-t-elle. Et quand David Perrotin lui demande pourquoi elle ne l’efface pas, elle déclare, sans plus de problème avec les faits : “Que je l’efface ou pas, de toute façon l’information ne disparaitra pas des réseaux sociaux. Vous allez la relayer encore une fois”.
“Personne n’a mis de l’huile sur le feu”
De même, Nicolas Dupont-Aignan estime que, “sur le moment, personne n’a mis de l’huile sur le feu dans cette affaire”, alors que cette rumeur relevait clairement de l’instrumentalisation politique. Il glisse d’ailleurs dans sa réponse une autre information fausse, selon laquelle il y aurait eu un mort à Montpellier du fait d’un supporter de l’équipe d’Algérie. Or d’après les premiers éléments de l’enquête, ce n’était pas le cas…
“Pour ces élus #LR #DLF #RN la réalité et la douleur des familles et des proches importe peu. Tout ce qui compte, c’est d’instrumentaliser toute info pour tenter d’exister sur la haine et la peur. Pathétiques et dangereuses droites réactionnaires qui font honte à leur fonction…”, a commenté Sandra Regol, porte-parole d’Europe Ecologie – Les Verts.
Pour ces élus #LR #DLF #RN la réalité et la douleur des familles et des proches importe peu. Tout ce qui compte, c'est d'instrumentaliser toute info pour tenter d'exister sur la haine et la peur. Pathétiques et dangereuses droites réactionnaires qui font honte à leur fonction… https://t.co/Clv2uGiRMe
— Sandra Regol 🌻🇺🇦 (@sandraregol) July 26, 2019
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