Le 1er octobre, Gérald Le Corre, inspecteur du travail membre de la CGT, a dénoncé les conséquences de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen. En larmes, il a aussi alerté sur les risques sanitaires pour la population.
Cette vidéo résume de manière très digne les inquiétudes de la population après l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, classée Seveso seuil haut. Ce 1er octobre, l’inspecteur du travail Gérald Le Corre, membre de la CGT, a donné une conférence de presse. Il y a fait part de l’inconnue qui demeure sur de nombreux points concernant l’impact sanitaire et environnemental de l’incendie, notamment concernant la toiture en amiante qui a brûlé [la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Normandie a évoqué des « niveaux extrêmement faibles » d’amiante dans l’air et pas de « risque avéré », ndlr] « Inquiets, on l’est, inquiète est la population, inquiets sont les travailleurs qui sont intervenus sur le site », déclare-t-il d’abord, comme on peut le lire dans un live-tweet du rédacteur en chef de Normandie Actu Jean-Baptiste Morel.
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“On espère qu’il y aura peu de cancers”
Comme de nombreux témoins et journalistes sur place, il rapporte les nausées, vomissements et maux de tête des salariés de l’usine, et des personnes qui ont dû maîtriser l’accident. « On veut la liste de ce qui a brûlé à Lubrizol [la préfecture de Seine-Maritime a finalement publié dans la soirée du 1er octobre la liste des 5 253 tonnes produits chimiques qui ont brûlé, ndlr]. Bien sûr que ça va inquiéter, mais la population a le droit à cette vérité. On veut la composition des produits et donc la levée des secrets de fabrication », demande-t-il. Submergé par l’inquiétude et par l’émotion, après plusieurs jours de gestion de crise et la visite de cinq ministres, sans que la situation ne soit encore claire, il craque :
« Il faut la tolérance zéro. » ⬇️ pic.twitter.com/eOlxCdTJob
— JB Morel (@JB__Morel) October 1, 2019
« Je ne sais pas ce que sera demain, on espère qu’il y aura peu de cancers. Mais ces gens qui sont là, viennent nous voir nous, les assistantes sociales, les avocats, et on est obligés de leur dire que c’est ça qui se passe ! Et on accompagne malheureusement souvent des familles en pleurs, et quand on leur explique les procédures de reconnaissance pour les maladies professionnelles, parfois nous-mêmes nous les dissuadons de mener les procédures ! », déclare-t-il, en larmes.
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Injustices
Il pointe du doigt la difficulté de la reconnaissance des maladies professionnelles, et l’injustice qui en résulte, citant le combat des verriers de Givors (dont certains ont publié une tribune inquiète à propos de Lubrizol) et celui des dockers de Saint-Nazaire, exposés à de multiples cancérogènes. « Vous avez vu les verriers de Givors, les dockers de Saint-Nazaire… Les années de procédure qu’il faut, les milliers d’euros qu’il faut dépenser pour un cas ! Pour une maladie ! Alors qu’on sait qu’on a 350 000 cas de cancers par an, et qu’on peut penser qu’une partie non négligeable est liée à l’environnement et aux expositions sur le lieu de travail… », conclut-il, dans un sanglot.
https://twitter.com/laurencedecock1/status/1179101844741742594
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