Le député de la Somme revisite l’hymne national avec le groupe punk rock des années 1980 La Horde. Oreilles sensibles, s’abstenir.
A force d’absence de cravate dans l’hémicycle, d’interpellation avec le maillot du club de foot d’Eaucourt-sur-Somme ou encore d’injonction à assister aux commissions parlementaires “avec des boules Quiès” parce qu’il parle fort, François Ruffin s’est fait une réputation de politique punk. “Pourtant je ne porte ni crête ni perfecto, mais il semble qu’il règne un tel conformisme qu’il suffit de faire un pas de côté pour être considéré comme punk”, nous dit-il au téléphone. Ce 11 juillet, le député insoumis de la Somme prend au mot cette représentation, en devenant le frontman du groupe keupon La Horde (actif dans les années 1980) le temps d’un morceau enregistré à l’arrache : Ma Marseillaise.
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Un « petit brin de fantaisie »
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une adaptation libre de l’hymne national, entièrement réécrite par François Ruffin à l’approche du 14 juillet, et à l’invitation du groupe. Le morceau a vocation à rejoindre la bande-son des mouvements sociaux. “Renaud disait que La Marseillaise, même en reggae, le faisait toujours dégueuler [sur le morceau Où c’est que j’ai mis mon flingue ?, ndlr] : moi non”, explique le député. “Je considère que c’est un symbole qu’on ne doit pas laisser au FN (devenu RN, ndlr). Je l’ai donc adapté pour en faire un chant de lutte pour aujourd’hui”.
Politique institutionnelle et rock’n’roll : la rencontre est insolite, et ne laissait pas forcément présager un combo gagnant. François Ruffin assume d’ailleurs d’avoir un problème avec le chant : “J’ai toujours rêvé d’être Brel, mais au collège j’avais toujours zéro en musique, la prof pensait même que je faisais exprès de chanter aussi mal pour me moquer d’elle”. Mais c’est son moyen à lui de “mettre dans (s)a vie un petit brin de fantaisie”. De plus, La Horde peut se targuer d’avoir réalisé des “featurings” avec Gainsbourg et le professeur Choron : “Ça ne me mettait pas dans une mauvaise filiation”, souligne François Ruffin. La politisation à coups de vieux riff de guitare rouillée : il fallait y penser…
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