Invité sur France Inter ce 30 juin pour la sortie de son film, Tout simplement noir, réalisé avec Jean-Pascal Zadi et John Waxxx, l’humoriste Fary s’est défendu de critiquer le communautarisme, comme le supposait Léa Salamé.
L’humoriste Fary, auteur du spectacle Hexagone, et désormais à l’affiche du film Tout simplement noir de Jean-Pascal Zadi et John Waxxx, était l’invité de Léa Salamé sur France Inter ce 30 juin. Alors que le film raconte l’histoire d’un acteur qui décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, il résonne particulièrement avec l’actualité depuis la mort de Georges Floyd. Connu pour avoir lancé, en mai 2019 lors de la cérémonie de remise des Molières, un grand : “Salut les blancs !”, il a critiqué l’usage commun qui est fait de la notion de communautarisme. Son film répond-il à l’entre-soi des Blancs ? “Souvent on taxe des Noirs qui se rassemblent entre eux de communautarisme. On veut faire de ce mot un mot négatif alors que ça ne l’est pas au départ. Le communautarisme c’est l’entraide, la solidarité. C’est une étiquette négative qu’on a mise sur ce mot et sur des rassemblements qui ne devraient pas avoir une connotation aussi négative”, explique-t-il.
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“Je ne pense pas que ça critique le communautarisme”
Pourtant, Léa Salamé pensait avoir décelé dans son film une “critique intelligente du communautarisme”, évoquant une scène où Vikash Dhorasoo est empêché de participer à la marche des noirs, car il a les cheveux trop lisses. “Je ne pense pas que ça critique le communautarisme”, dit-il, à la grande surprise de la journaliste (à partir de 4 minutes sur la vidéo ci-dessous).
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Il poursuit : “C’est un danger de critiquer le communautarisme. C’est un héritage du colonialisme où les Noirs n’avaient pas le droit de se rassembler entre eux. Le film critique l’idée qu’on se fait du regard qu’on a sur une communauté : la communauté, sa façon de se regarder elle-même, et dont on la regarde. Mais pas l’idée du communautarisme”.
Pour lui, c’est l’idée d’essentialiser quelqu’un en fonction de sa couleur de peau qui est contestée. A propos des marches antiracistes de ces dernières semaines, il estime que les dirigeants n’entendent pas assez la colère, puisqu’ils “balayent ça en utilisant des gros mots comme ‘séparatistes’”. “Ça montre foncièrement que la France n’est pas antiraciste”, conclut-il.
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