Expressen, un quotidien suédois, a mis en ligne lundi 14 mars un reportage qui montre le quotidien de deux femmes à Raqqa, ville syrienne devenue capitale de la région contrôlée par l’Etat islamique. Filmé en grande partie en caméra caché, il permet de mieux comprendre ce que subissent les habitants restés dans la ville après l’arrivée du groupe terroriste.
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Au fil des déplacements de Om Omran et Om Muhammad (le pseudonyme des deux femmes qui ont tourné ce film clandestin), on peut entendre les louanges chantées à la gloire de Abou Bakr al-Baghdadi dans un taxi ou voir une église transformée en commissariat. Elles filment au plus près les hommes armés et les femmes contraintes de sortir accompagnées. Elles expliquent qu’il ne faudrait en aucun cas que l’on découvre leur caméra, au risque d’être lapidées à mort.
Une terreur omniprésente
On peut imaginer la terreur instillée dans l’esprit des habitants en entendant leurs propos, que ce soient ceux d’Om Omran et Om Muhammad ou même d’un conducteur de taxi. L’ambiance restituée par les images est glaçante, les nombreux bâtiments en ruine donnent à la ville un aspect post-apocalyptique. Dans un magasin, une des femmes demande au commerçant pourquoi les visages féminins illustrant les boîtes de colorant pour cheveux sont noircis au feutre. “Comme ça, elles portent le niqab » répond-il, hors champ.
Les deux femmes, qui vivaient dans la ville avant l’arrivée de Daesh, ont l’impression que le groupe terroriste les prive de leur vie. « Il me tarde d’enlever le niqab et de sortir de cette obscurité qui nous enveloppe« , affirme l’une l’une d’elles.
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