Lundi 4 novembre, l’éditorialiste Julie Graziani s’en est prise à une mère célibataire sur le plateau de 24h Pujadas (LCI). Dans Clique, sur Canal +, Clément Viktorovitch a décrypté ses propos.
Julie Graziani, éditorialiste au magazine proche de Marion Maréchal L’Incorrect, a suscité une vive polémique par ses propos tenus sur LCI le 4 novembre. Ceux-ci intervenaient après la diffusion d’un reportage où une mère célibataire interpellait Emmanuel Macron en déclarant : “Je suis seule avec deux enfants, au SMIC. Je ne vois pas trop comment on peut s’en sortir”. Réaction de Julie Graziani, en toute décontraction : “Je ne connais pas son parcours de vie à cette dame, qu’est-ce qu’elle a fait pour se retrouver au SMIC, est-ce qu’elle a bien travaillé à l’école ? Est-ce qu’elle a suivi des études ? Si on est au SMIC faut peut-être pas divorcer non plus”.
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🔴 Julie Graziani (L’incorrect/LCI) 🔴
À propos d’une femme au SMIC seule avec 2 enfants #24hPujadas
« Qu’a t’elle fait pour se retrouver au SMIC, a-t-elle bien travaillée à l’école ou suivie des études ? »
« Et si on est au SMIC, faut peut être pas divorcer dans ces cas là » pic.twitter.com/2FLI5L4U51
— BalanceTonMedia (@BalanceTonMedia) November 5, 2019
“On a à faire à une stratégie coordonnée de conquête du pouvoir”
Pour beaucoup de commentateurs, il s’agissait d’un « dérapage » odieux. Mais pas pour le politologue Clément Viktorovitch, qui anime une chronique dans l’émission de Mouloud Achour, Clique, sur Canal +. Ce 5 novembre, il a argumenté pour démontrer au contraire qu’il ne s’agit pas d’un dérapage mais d’une stratégie.
"Si on est au SMIC, faut pas divorcer !"
Les propos de Julie Graziani ne sont pas un dérapage. Ils s'insèrent dans une stratégie : celle de l'extrême droite. Ils servent un objectif : la conquête du pouvoir.
Décryptage, pour @cliquetv.pic.twitter.com/RSBfguWNRQ
— Clément Viktorovitch (@clemovitch) November 5, 2019
En se basant sur la théorie de la fenêtre d’Overton (c’est-à-dire l’éventail des opinions dicibles dans l’espace public), il dit : “On peut travailler à élargir progressivement cette fenêtre. […] Marion Maréchal a conceptualisé l’idée de combat culturel : il faut d’abord influencer le débat public avant de pouvoir ensuite gagner une élection. Et pour cela ils ont une stratégie : ils utilisent des éditorialistes qui vont écumer les médias pour déverser des opinions les plus outrancières possible, et par comparaison, les positions de certains responsables politique naguère jugées choquantes, paraissent tout d’un coup raisonnables.”
“On a à faire à une stratégie coordonnée de conquête du pouvoir”, conclut-il, et donc pas à un dérapage.
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