L’ancienne garde des Sceaux, invitée dans “C l’hebdo” sur France 5 ce samedi 19 septembre, a été bouleversée par un reportage sur la situation des réfugié·es à Lesbos.
L’équipe de C l’hebdo s’est rendue sur l’île de Lesbos en Grèce, où la situation des réfugié·es qui fuient leur pays pour rejoindre l’Europe ne cesse de s’aggraver. Dans la nuit du 8 au 9 septembre, un incendie a ainsi ravagé le camp de Moria, où se trouvent des dizaines de milliers de réfugié·es. Les conditions de vie sont devenues si inhumaines, que dans le reportage diffusé ce 19 septembre sur France 5, mères et enfants se disent prêt·es à repartir d’où ils et elles viennent, quitte à affronter des situations de guerre civile. “Cherchez une autre solution (…) qu’on reparte même là-bas”, lance un petit garçon en larmes.
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Situation à Lesbos : @ChTaubira, émue aux larmes puis révoltée. “On est complice de gens qui pillent les richesses ou qui permettent le pillage de richesses.” #Clhebdo@NelsonGetten – @ChattourStephen pic.twitter.com/APSz1uXLYn
— C l’hebdo (@clhebdo5) September 20, 2020
“Nous avons notre part dans les désordres du monde”
Un reportage très éprouvant, auquel l’ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira, invitée sur le plateau, a réagi les yeux remplis de larmes, comme l’a repéré le Huffington Post. “Lorsqu’on parle d’injustice, on parle de ça… Ces personnes sont à la fois des victimes et des combattants. Ce sont des victimes du désordre du monde et nous avons notre part dans les désordres du monde”, déclare-t-elle. Elle dénonce notamment le système qui permet de “spéculer sur les denrées alimentaires, (…) le prix du riz, sur le prix du mil, sur le prix du maïs.”
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Un plaidoyer vibrant pour l’hospitalité
Elle a conclu son commentaire en énonçant un vibrant plaidoyer pour une politique d’hospitalité : “Est-ce que le pillage fonde une politique ? Est-ce que la connivence avec la corruption fonde une politique ? Est-ce que l’économique qui dévaste la Terre, qui fait que les changements climatiques sont tels que des littoraux se réduisent, que des territoires entiers sont submergés, et que de toute façon les gens vont mettre un pied devant l’autre pour aller ailleurs ? (…) Ça fait une politique ça ? Mais l’hospitalité oui, ça fait partie d’une politique. Ça fait partie du choix de se dire que oui, nous partageons une planète et que nous ne pouvons pas nous exonérer de nos responsabilités”.
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