Depuis sa création en 1994 à Montréal, Vice n’en finit plus de s’agrandir. Les antennes du média à contre-courant poussent jusque dans les cuisines du monde entier. Aujourd’hui, Vice France lance sa chaîne food Munchies. “Munchies” -la fringale ressentie après avoir fumé un joint- est le nom rigolo choisit par Vice pour qualifier sa plateforme web dédiée […]
Depuis sa création en 1994 à Montréal, Vice n’en finit plus de s’agrandir. Les antennes du média à contre-courant poussent jusque dans les cuisines du monde entier. Aujourd’hui, Vice France lance sa chaîne food Munchies.
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« Munchies » -la fringale ressentie après avoir fumé un joint- est le nom rigolo choisit par Vice pour qualifier sa plateforme web dédiée à l’alimentation, ses usages, son industrie et à toutes les histoires qui concernent la bouffe. Cette nouvelle tentacule de Vice s’adresse avant tout à ceux qui en ont marre d’un traitement stéréotypé de l’actualité food explique Benjamin Lassale, directeur général de Vice France :
« En lançant Munchies en France, notre objectif est de remplir la place laissée vacante par les médias de cuisine traditionnels. La presse papier, la télé, la radio traitent l’info culinaire de manière classique : il y a des émissions de télé où s’affrontent des candidats, des magazines et des sites qui proposent des recettes et d’autres qui recommandent des restos ».
Ce projet est à contre-courant d’une gastronomie vieillissante asservie au diktat du Michelin et de sa logique hiérarchique. En plus d’insuffler un coup de modernité et de jeune dans l’univers de la cuisine, Munchies aborde la food sous des angles inédits. Sa partie vidéo abrite une demi douzaine d’émissions ou chroniques, comme « Politics of food ». La caution « 100 % sérieuse » de Munchies s’intéresse à la relation entre droit, politique et nourriture. On peut y trouver des sujets sur les réfugiés syriens qui s’alimentent grâce à une carte électronique mise en place par le Programme Alimentaire Mondial ou bien sur le parcours du thon rouge de sa naissance dans le pacifique jusque dans nos sushis. Dans la même veine, la rubrique « Soul food » plonge en immersion dans différentes cultures culinaires pour promouvoir aliments et plats typiques inconnus tel que le tsouréki, préparé par la présentatrice Dawn O’Porter au beau milieu d’un un festival grec orthodoxe pendant Pâques.
Lancé récemment, le programme « Sex+food » tisse un lien entre pratiques sexuelles plus ou moins barrées et cuisine. On y découvre le feederism, fétichisme sexuel qui consiste à nourrir le plus possible son partenaire pour maximiser son poids et le plaisir.
Autre concept : l’émission hebdo « Chef’s Night Out » accompagne une brigade de la bistronomie parisienne pendant une soirée dans plusieurs restos, bistros et bars amis. Le but de ce programme d’inspiration US est de faire découvrir aux internautes la personnalité d’un chef, des lieux, des plats, le tout sur un air de soirée entre potes bien arrosée. Les épisodes avec l’équipe du Chateaubriand emmenée par Inaki Aizpitarte et celui sur le Roseval de Simone Todo valent le détour.
Connaissant l’irrévérence de Vice, on aurait pu s’attendre à quelques chose de plus trash. Mais pour Benjamin Lassalle, « l’idée n’est pas de faire du trash à tout prix pour coller à notre image. On ne demande pas aux chefs et leurs amis de prendre une quelconque posture, on veut simplement qu’ils soient authentiques. On veut que les gens aient l’impression d’être en soirée avec une bande de potes lorsqu’ils regardent Chef Night Out ».
Les tutoriels « How to », pastilles ludiques et pédagogiques, présentent des recettes filmées commentées par un ou une chef jeune et cool. A venir : une démo sur la façon de faire une bonne paella en pleine feria de Nîmes ou encore les secrets du chef de HERO, nouveau restaurant coréen branché de la capitale, pour réaliser un pork bun top niveau.
Le programme star de Munchies, qui s’intitule « Fuck that’s delicious », est une sorte de série web à l’effigie d’Action Bronson dont la gouaille et le bagou n’ont d’égal que ses talents de cuisto. Les punchlines du rappeur à l’apparence viking, dignes d’un Booba époque Temps mort, cumulent à ce jour à plus de 6 millions de vues.
Lancé il y a un an aux Etats-Unis, Munchies est déjà décliné en versions anglaise, allemande, néerlandaise, japonaise et hispanophone. Comme toutes les verticales de Vice (Vice News, The Creators Project), Munchies France reste une plateforme internationale composée à 70% de traductions des Munchies internationaux et 30% de production locale. Pour l’instant, la partie écrite provient en grande partie des branches étrangères et notamment de la branche américaine, lancée en 2014, dont le nombre d’abonnés dépasse le demi-million. Sérieux et fouillés, les articles répondent à l’exigence de la chaîne de mêler actualité, politique, sujets de société et food. Le tout, tout de même saupoudré de contre culture et de cool. On trouve des articles très culture Vice comme « Les punks straight-edges de San Diego font du café qui défonce », « Se bourrer la gueule est la sensation qui se rapproche le plus de l’ivresse amoureuse », « Je me suis défoncé à la sauce curry » ou « La soupe aphrodisiaque jamaïcaine qui ne faisait pas vraiment bander ». Enjoy.
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