Le rédacteur en chef de “VICE France” Paul Douard a annoncé ce matin sur son compte Twitter la fin du média, qui fermera ses portes à la fin du mois de mars.
Le média VICE France, c’est terminé. Son rédacteur en chef Paul Douard a annoncé sur son compte Twitter, ce lundi 27 février, la fermeture de la filiale française de VICE Media d’ici fin mars après 15 années d’existence. Né dans les années 1990 à Montréal, le groupe américain possède des bureaux dans de nombreux pays. Il est à vendre depuis janvier pour 1,5 milliard de dollars selon Le Figaro, quant à sa directrice générale, Nancy Dubuc, elle a annoncé son départ vendredi dernier.
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Paul Douard explique aux Inrockuptibles que les 30 salarié·es de la filiale française “partiront d’ici fin mars”, et le bureau fermera alors ses portes, mais “le site restera en ligne. Tout le travail qui est dessus ne va pas disparaître, en tout cas pas maintenant.”
De la frustration
Le rédacteur en chef de VICE France a exprimé sa frustration quant à cette décision : “Je pense que VICE était l’un des derniers médias culturels au sens large à proposer certains sujets et reportages vidéos comme on le faisait, avec des sujets peu évoqués.” Une ligne éditoriale qui traite de sujets décalés avec sérieux tels que Femme de ménage le jour, traqueuse de pédocriminels sur internet la nuit ou encore à la limite du gonzo, J’ai passé le nouvel an à l’hôpital psychiatrique. “On essayait beaucoup de choses et on se tenait à distance de l’actualité classique pour proposer une vision différente”, précise Paul Douard.
Depuis son annonce, les messages de soutien pleuvent sur Twitter. “Ça nous fait très plaisir, réagit-il, tout le monde est très gentil, c’est agréable de voir que son travail est lu et vu et que les gens aiment avoir une certaine pluralité dans les médias. Ça nous rassure sur ce qu’on a fait. C’était incroyable et passionnant, on en gardera que des bons souvenirs malgré la fin.”
Un message inquiétant
La fermeture de VICE France est loin d’être anodine. Elle survient dans un contexte particulièrement difficile pour la presse. Avec les récentes disparitions de l’émission Tracks (Arte) en décembre dernier et du pure-player Brain Magazine en mai, la situation commence à inquiéter. Paul Douard explique : “Un média qui ferme, c’est toujours un choc pour les gens qui y travaillent, mais aussi pour l’écosystème. Le paysage médiatique français se réduit petit à petit, il y a de moins en moins de médias différents. Et c’est ça qui emmerde un peu tout le monde”, affirme-t-il. Selon lui, cette situation n’est pas forcément “liée au modèle économique, c’est peut être juste que certains médias ont fait leur temps. C’est clair que les gens attendent autre chose.”
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