Alors que le divorce entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne vient tout juste d’être prononcé, la présidente du Front National, Marine Le Pen s’est prononcée en faveur d’un « Brexit » à la française ce vendredi matin.
Alors que le « Leave » l’a emporté à 52% dans les urnes britanniques très tôt ce vendredi 24 juin, Marine Le Pen s’est félicitée de la « victoire de la liberté » et réclame « le même référendum en France et dans les pays de l’UE » dans un message posté sur son compte Twitter.
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Victoire de la liberté ! Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l'UE MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) June 24, 2016
Dans une conférence de presse diffusée en direct sur son compte Facebook ce vendredi matin elle l’a affirmé : « oui, il est possible de sortir de l’Union Européenne » en saluant une « éclatante leçon de démocratie » le tout devant un panneau indiquant « Brexit : et maintenant la France ».
Un « Brexit » à la française ?
La présidente du parti frontiste rêve depuis longtemps de se défaire du joug de l’Union Européenne, cette problématique sera sans aucun doute au cœur de la prochaine campagne présidentielle de 2017 : » les Français doivent pouvoir choisir eux aussi ». Le Front national a en effet été l’un des seuls partis politiques français à faire campagne en faveur du départ du Royaume-Uni de l’UE, un modèle à suivre pour la France. Au vue des résultats du vote des Britanniques en faveur du Brexit, le parti d’extrême droite a très vite exprimé son désir d’organiser un référendum similaire en France, un « Frexit », en cas de victoire aux prochaines élections présidentielles. Au FN, tous les leaders du parti semblent sur la même longueur d’onde. Selon Florian Philippot, vice-président du parti et bras droit de Marine Le Pen, ce scrutin devrait même avoir lieu « le plus vite possible » car « la liberté des peuples finit toujours par gagner » a-t-il déclaré dans un message posté sur Twitter ce matin.
La liberté des peuples finit toujours par gagner ! Bravo le Royaume-Uni. A nous maintenant ! #Brexit #Frexit
— Florian Philippot (@f_philippot) June 24, 2016
De son côté, la députée frontiste du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, revendique elle aussi pour les Français « le droit de choisir. ». « Du Brexit au Frexit », n’y aurait-il qu’un pas ?
Du #Brexit au #Frexit : Il est désormais temps d'importer la démocratie dans notre pays. Les Français doivent avoir le droit de choisir !
— Marion Maréchal (@MarionMarechal) June 24, 2016
Multiplication des appels au référendum de la part des eurosceptiques
La classe politique craint désormais que le Brexit conduise à une « implosion de l’UE », selon les termes du président du Parlement européen, Martin Schulz. Les eurosceptiques européens, poussés par la victoire des de leurs collègues britanniques, partagent cette volonté commune de quitter l’UE. Le député d’extrême droite Geert Wilders a lui aussi demandé l’organisation d’un référendum sur une possible sortie des Pays-Bas « Les Néerlandais ont le droit à un référendum aussi. Le Parti pour la liberté (PVV-ndlr) demande ainsi un référendum sur un Nexit, une sortie néerlandaise de l’UE », a-t-il déclaré dans un communiqué. Il réclame que les Pays-Bas aient leur propre monnaie, leur propres frontières, avec leur propre politique d’immigration. En mai dernier en Autriche, le FPÖ et son candidat Norbert Hofer avaient échoué de très peu lors de l’élection présidentielle.
26% des Français favorable à un « Frexit »
Le Bureau politique du Front National s’était réuni début février 2016 afin de déterminer sa position sur la monnaie unique et avait réaffirmé qu’il souhaitait toujours la sortie de l’euro en mettant en avant des arguments économiques. Au Parlement européen, le groupe Europe des Nations et des Libertés (ENL), où siègent 20 députés FN, est le plus critique envers la monnaie unique. Bernard Monot, eurodéputé du FN, est à la tête de cette offensive. L’extrême-droite fait généralement de la sortie de la zone euro un acte qui semble simple et anodin en s’appuyant sur les faiblesses actuelles de la zone euro pour en faire un bouc émissaire de tous les maux économiques de la France tel que la faible croissance et le chômage.
Une fois de plus le peuple souverain a fait taire les sondages, la fin de l'#UE s’accélère ! #Brexit
— Bernard Monot (@Bernard_Monot) June 24, 2016
Le parti d’extrême-droite prônerait la sortie de l’euro pour « désigner le responsable de tous les maux économiques de la France et de proposer une solution définitive pour s’en débarrasser« .
Seulement 26% des Français souhaitent le « Frexit »
Selon une enquête OpinionWay parue en juin, seulement 26 % des Français voteraient néanmoins en faveur d’un « Frexit » et 51 % pour que la France reste dans l’UE (23% des personnes interrogées n’ont pas d’avis). Si l’opinion permettrait d’éviter un effet domino, le soutien à l’Union européenne des désormais 27 et à la zone euro est fragilisé par une crise de légitimité : traité constitutionnel européen de 2005 suivi du traité de Lisbonne, gouvernance post-démocratique, incapacité à gérer la crise migratoire, explique un rapport récent de la fondation Jean-Jaurès et du think-tank Point d’ancrage qui revient sur la relation entre le FN et l’Euro.
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