Alimenté par une soixantaine de bénévoles, le site Le vent se lève expose “une certaine vision de la gauche” et combat l’extrême droite par les idées et une grande activité sur le web.
Le vent se lève n’est plus seulement le titre d’un film de Hayao Miyazaki ou celui d’un autre de Ken Loach. Depuis le 5 décembre, c’est aussi le nom d’un nouveau média “alternatif et d’opinion”, qui a fait du web et des réseaux sociaux les supports privilégiés de son projet, “réinventer la gauche”.
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Cette initiative vient d’un constat simple, celui d’une “époque marquée par le reflux des idées progressistes” et qui aurait fait sienne l’idée de “fin de l’histoire” théorisée par le philosophe et économiste américain Francis Fukuyama en 1992. Alors, plusieurs jeunes politisés et biberonnés au Monde diplo, à Nuit debout ou encore au concept d’hégémonie culturelle d’Antonio Gramsci ont décidé de “tout reconstruire, tout réinventer”.
Le fondateur du Vent se lève (lvsl.fr) est Antoine Cargoet, un étudiant de Sciences-Po Rennes pour qui “il y avait urgence” : “Il manquait à la gauche un média d’opinion combatif, qui aille défendre ses idées sur les réseaux sociaux, là où se fait la politique aujourd’hui.”
Une équipe de bénévoles
Aujourd’hui, environ soixante bénévoles contribuent au site, qu’ils disent soutenu par des intellectuels (nous ne saurons pas lesquels) et financé par eux-mêmes. Certains sont – ou ont été – militants au PCF, au PG ou encore mélenchonistes, d’autres n’ont jamais été encartés.
Affirmant ne soutenir aucun parti, ils entendent en revanche exposer “une certaine vision de la gauche” – même si, comme l’explique Lenny, rédac chef de la rubrique économie, “on n’est certes pas la gauche de Manuel Valls, mais on n’aurait aucun problème à l’interviewer : on ne veut pas rester dans l’entre-soi”.
Le leitmotiv de LVSL : analyser en articles ou vidéos des enjeux liés à la politique – ils aimeraient interviewer les candidats à la primaire de la gauche – mais aussi à l’écologie, aux médias ou encore à la culture. Le tout avec un parti pris revendiqué. “Nous ne pensons pas qu’un journalisme ‘neutre’ puisse exister, assure Antoine. (…) Nous assumons une ligne, et nous nous efforçons d’argumenter sérieusement.”
Contrer l’activité de l’extrême droite sur la toile
L’un des rédacteurs de la rubrique politique, “Paul Ajar”, abonde : “On va participer au débat d’idées. On est aujourd’hui minoritaires dans l’opinion et si on veut un jour gagner, il faut convaincre les gens qui ne sont pas d’accord avec nous.” Pour lui, il est essentiel d’“être audibles dans toutes les catégories de la société, tout en tenant un discours politique structuré”, ce que le web permet de faire.
L’occasion, aussi, de combattre l’extrême droite qui, a contrario de la gauche, est très active sur la toile. “Ils sont très forts sur les réseaux sociaux, ils touchent plein de gens, dit Lenny. On est là pour faire mieux qu’eux !” Bon vent, LVSL.
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