Alors qu’il tenait un discours dans la ville de Caracas, le président vénézuélien, Nicola Maduro, aurait été victime d’un attentat au drone. Six individus ont été arrêtés pour tentative d’assassinat.
C’est lors d’un défilé militaire, samedi 4 août, que le président vénézuélien Nicolas Maduro a été la cible présumée d’un attentat. La cérémonie, retransmise en direct à la télévision, a donné lieu a de forts mouvements de foule. Le bilan sept militaires blessés et hospitalisés. Six auteurs présumés ont été arrêtés.
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Une tentative d’assassinat
« On a essayé de m’assassiner », a fustigé le président vénézuélien lors d’une déclaration radiotélévisée. Pour le gouvernement national il ne fait aucun doute que le chef d’Etat a été la victime d’une tentative d’homicide: « une charge explosive a détoné à proximité de l’estrade présidentielle », explique le ministre chargé de la Communication. En effet, vidéos à l’appui, les détonations survenues lors du discours démontrent l’existence de charges explosives. Selon les autorités vénézuéliennes, il s’agirait de deux drones, chargés de C4.
« Je soupçonne la droite et l’ultra-droite vénézuélienne, en alliance avec l’ultra-droite colombienne. Et je n’ai aucun doute que le nom de Juan Manuel Santos soit derrière cette attaque », a déclaré le chef d’Etat, accusant son homologue d’opposition, Juan Manuel Santos. Le gouvernement colombien a depuis rejeté toute accusation, jugée « absurde » de la part du dirigeant frontalier. L’armée, alliée indéfectible du pouvoir en place, a manifesté son soutien à Maduro, le ministre de la Défense annonçant dimanche, lors d’un discours, qu’ils soutiendraient « de manière inconditionnelle et avec la plus grande loyauté notre commandant en chef. »
Six personnes ont été arrêtées
L’attaque intervient dans un contexte économique des plus bancals pour le pays. En effet, l’inflation ne cesse de ronger l’Etat, laissant derrière elle des victimes, des ennemis potentiels du pouvoir en place, des clameurs qui ne viennent ni de Colombie, ni de l’opposition, et encore moins des Etats-Unis. François-Xavier Freland, journaliste indépendant questionné par Franceinfo, rappelle qu’« entre 4 et 5 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays. Majoritairement les pauvres, autrefois électeurs chavistes, qui aujourd’hui fuient la malnutrition et les maladies qui ont ressurgi par endroits comme la tuberculose. Ils sont très nombreux à partir vers les pays libéraux de la région comme la Colombie et le Pérou, qui ont du mal à gérer ces arrivées massives de migrants ». Selon le FMI (Fond monétaire international), le PIB pourrait s’effondrer 18% et l’inflation atteindre un record de 1 000 000%.
En effet, les pénuries évoluent au même titre que l’indignation sociale. Le méconnu « Mouvement national des soldats en chemise », constitué de civils et militaires, a revendiqué l’attentat perpétré contre le chef d’Etat sur les réseaux sociaux. Dans le dit-communiqué la revendication est claire: « Nous ne pouvons pas tolérer que la population soit affamée, que les malades n’aient pas de médicaments, que la monnaie n’ait plus de valeur, que le système éducatif n’enseigne plus rien et ne fasse qu’endoctriner avec le communisme ». Six arrestations ont donc eu lieu et l’un des individus était, au préalable, visé par un mandat d’arrêt pour une autres attaque terroriste à Valencia, en août 2017. De plus, l’incident interviendrait le jour de l’anniversaire de la très controversée Assemblée constituante, cristallisant les contestations.
Une tentative d'attentat contre un chef d'Etat suscite toujours des réactions indignées sauf lorsqu'il s'agit du #Venezuela, pays où l'on peut tenter d'assassiner le Président #NicolasMaduro sans créer d'émotion,
comme si la violence du régime légitimait celle de son opposition— Dion Jack (@DionJack2) August 5, 2018
La « tentative d’assassinat » suscite des réactions divergentes partout dans le monde. Les alliés du pouvoir en place ont, de facto, manifesté leur soutien au président. Selon l’AFP, Cuba a notamment exprimé son « entière solidarité » au gouvernement vénézuélien. Néanmoins, en Europe, les médias et hommes politiques sont restés quelque peu précautionneux quant à la véracité de la revendication de Nicolas Maduro. En cause, à titre d’exemple, l’absence de journalistes indépendants lors du discours. Un point de vue décrié par certains pour manque d’indignation internationale. En revanche, l’Iran, la Russie ainsi que la Turquie condamnent la « tentative d’assassinat », selon la capitale russe.
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