La tendance de l’élection présidentielle 2017, c’est d’appeler au vote “utile”. Problème : il y en a plusieurs possibles…
Le 21 avril 2002 aura été à ce point traumatisant. Dans presque toutes les conversations sur le vote à la présidentielle revient ce mot : “utile”. Mot qui ne veut pas dire la même chose pour tout le monde, évidemment, surtout pour ceux qui, en 2012, avaient choisi Hollande (et de façon “utile”, déjà).
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Pour certains, revenus du socialisme ou de la gauche en général, ou d’autres effrayés par une possible victoire de Marine Le Pen (ne jamais l’exclure, les intentions de vote en faveur du FN sont aujourd’hui beaucoup plus importantes qu’en 2002), le vote “utile” consisterait à rallier la candidature d’Emmanuel Macron – quitte à y laisser un peu de ses convictions, quelque part entre Alain Minc et Alain Madelin.
Mélenchon ou Macron ?
Ce vote dirigé vers Emmanuel Macron serait “utile”, dans le sens où il assurerait au second tour (selon les sondages) une victoire du candidat d’En marche ! face à Marine Le Pen. Et c’est important en effet, surtout après les propos ignobles tenus par cette dernière sur la rafle du Vél d’Hiv, qui prouvent qu’elle est bien la fille de son père.
Ce vote “utile” en faveur de Macron est un vote empreint d’une certaine noblesse : on met ses convictions de côté pour faire barrage à l’extrême droite. Et c’est important, encore une fois. Mais depuis quelques jours est apparu un autre comportement “utile” : il est cette fois-ci orienté vers la candidature de Jean-Luc Mélenchon.
Celle de Benoît Hamon étant définitivement un four, ils sont de plus en plus nombreux à tout miser sur le candidat de la France insoumise pour exprimer des convictions de gauche au premier tour (ce qui, quand on est de gauche, peut paraître capital, sans mauvais jeu de mots).
Un vote dicté par les projections des sondages
Mélenchon est pourtant loin, malgré son bond dans les sondages, d’être assuré (toujours selon ces sondages) d’une présence au second tour – même si certains instituts ont décidé de le tester face à Marine Le Pen (et il l’emporterait, mais là encore, ce n’est qu’un sondage).
Ce vote “utile” pour Mélenchon pourrait être empreint d’une certaine noblesse aussi, mais pour le moment il l’est moins que celui en faveur de Macron. En effet, selon les projections des sondages, Macron devancerait plus largement Le Pen au second tour que Mélenchon. Tout cela est très compliqué, on en conviendra.
Enfin, d’autres auraient choisi d’aller voter Fillon dès le premier tour – pour éliminer Marine Le Pen dès cette étape, donc. C’est un vote “utile” hasardeux, mais il peut avoir sa part de stratégie, à défaut d’avoir beaucoup de cohérence. Le 21 avril 2002 aura été à ce point traumatisant. C’était il y a quinze ans, et nous sommes tous encore complètement paumés…
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