Le chiffre d’affaires d’Universal est en hausse : il n’en faut pas plus au patron de Vivendi pour annoncer la fin de la crise pour les majors du disque.
Les salariés de majors, quand ils sont encore en poste, sont dans leurs petits souliers. Les artistes continuent de se faire virer les uns après les autres par les majors. On vend toujours moins de CD, et le téléchargement payant, pourtant en constante progression, peine encore à compler les abysses. La musique est toujours en crise.
Mais son industrie semble, elle, s’éloigner du pire : c’est du moins ce qu’affirme Jean-Bernard Lévy, patron de Vivendi donc d’Universal Music, qui prédit au Financial Times que le secteur sera « la prochaine surprise pour nos investisseurs« . Il s’appuie cela sur des chiffres plutôt flatteurs pour sa filiale : à taux de change constant, une hausse du chiffre d’affaire de 5% et de 24,4% pour les bénéfices sur les 6 premiers mois de 2008.
Les choses sont donc un peu moins sombres qu’elles ne l’ont été. Et selon Lévy, l’horizon se dégageant ne bénéficiera pas qu’à Universal mais au secteur tout entier. « Je pense réellement que nous sommes à un tournant pour l’industrie du disque, a-t-il poursuivi, et je ne l’aurais pas dit il y a deux ans. Il y a une forte impression que nous sommes proches du point le plus bas du cycle, et nous sommes très actifs dans le développement de nouveau business models, de nouvelles sources de revenus. »
Il est vrai qu’Universal a compris assez rapidement l’intérêt des nouvelles formes de partenariat ou de licence ; l’exemple de son engagement auprès du prochain service de téléchargement payant MySpace Music, le développement de sa plateforme de vidéos en ligne financée par la publicité, ses accords avec Nokia ou la Société Générale sont autant de pistes solides. Ou pas : certains analystes pensent que les nouveaux modèles seront fondamentalement, dans quelques années, beaucoup plus bénéfiques pour les licenciés que pour les majors, et que ces dernières pourraient regretter les accords passés au creu de la tempête.