Pas de crise dans le jeu vidéo? Faux. Et c’est dans ce contexte plus que morose que Sony, très largement critiqué ces derniers mois pour le prix de sa Playstation 3, décide d’en lancer un nouveau modèle plus petit et moins cher.
On croyait le monde du jeu vidéo à l’abri des crises, à l’abri notamment de la crise actuelle -ainsi de Nintendo, qui tablait sur les volontés familiales de préférer le bowling en salon aux sorties coûteuses pour décupler encore un peu les ventes de sa Wii. Faux : le marché du jeu vidéo, notamment du hardware, traverse depuis quelques mois les prémisses d’une crise qui pourrait, à terme, se révéler profonde et durable. L’institut américain NPD a ainsi effrayé nombre d’acteurs du milieu en rendant public les chiffres de livraison de consoles sur le territoire US depuis le début de l’année : si elles ont résisté jusqu’en mars, elles se sont littéralement effondrées à partir d’avril -642000 machines livrées contre près de 1,2 millions le mois précédent, tendance largement confirmée sur les périodes suivantes.
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C’est dans ce contexte de petite panique que Sony a annoncé hier, lors de la GamesCom de Cologne, le lancement dès septembre d’une seconde itération de sa Playstation 3, nommé Slim, plus fine, plus économe, dotée d’un disque dur passant à 120 Go et, surtout, moins chère de 100$. Les versions précédentes devraient, évidemment, également voir leurs tarifs baisser.
Le geste constitue pour Sony une réponse à la crise du secteur, et montre sa claire et inédite volonté de contrer ses concurrents moins chers Microsoft et Nintendo sur le terrain du prix de vente. Mais c’est également, et peut-être surtout, une réponse très directe aux vives critiques lancées ces derniers mois par quelques uns des plus grands acteurs de l’édition de jeu vidéo (Electronic Arts, Activision, Namco), pour qui les ventes insuffisantes de la machine japonaise remettait nettement en question la potentielle rentabilité de leurs jeux publiés sur le support. Une console n’étant rien sans jeux, le catalogue de la PS3 semblant déjà parfois limité et les primordiales franchises exclusives étant pour Sony de plus en plus rares, le géant Japonais semble ainsi ne répondre, enfin, qu’à une logique industrielle pourtant évidente.
Il a pourtant fallu de longs mois d’atermoiements, de rumeurs et de démentis, pour que Sony se décide à répondre aux critiques. Attendue et pressentie par de nombreux analystes lors du dernier E3, salon majeur du jeu vidéo se déroulant au printemps à Los Angeles, la baisse de prix, fermement démentie par une firme alors encore en recherche de profitabilité pure, avait fait place à une autre annonce, d’importance : celle de la nouvelle console portable de la firme, la PSP Go. Sony explique pourtant à qui veut le croire que cette version Slim est dans les cartons depuis les débuts mêmes de l’aventure PS3, il y a 3 ans déjà -et qu’il désire aider les familles en temps de crise. « Ca a toujours fait part de notre stratégie, a expliqué un officiel au site Gamasutra. Nous prévoyons depuis longtemps une sortie de la Slim à cette période. »
De nombreux analystes restent en revanche pessimistes quant à la viabilité compétitive de l’opération sur le long terme, Microsoft et Nintendo pouvant également à leur tour baisser les prix de leurs machines.
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