Des « sursauts radio rapides », phénomènes extrêmement courts et puissants qui intriguent les scientifiques ont été identifiés par une Intelligence artificielle alors qu’ils avaient échappé aux chercheurs : un premier aperçu des avancées que permettra l’IA pour la science?
Cette découverte est celle de la promesse de l’apport futur de l’Intelligence artificielle (IA) aux sciences. Et si l’IA était à l’origine de la découverte de la première forme d’intelligence extraterrestre ? Voilà les questions qu’amènent les dernières contributions du machine learning aux recherches en astrophysique. Lors de l’étude d’un phénomène radio par des membres du projet Breakthrough Initiatives – consacré à la recherche de civilisations extraterrestre – 21 impulsions radio ont été découvertes par les chercheurs, tandis qu’un programme d’IA appliqué à cette étude a permis d’en repérer 72 autres, passées inaperçues aux yeux et oreilles des chercheurs. Et dans un communiqué, l’équipe de chercheur a fait état de leur nouveau résultat le dimanche 9 septembre dernier à l’université de Berkeley en Californie.
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De quel phénomène radio parle-t-on?
Le phénomène étudié a un nom, il s’agit de FRB 121102, découvert en 2012. Les FRB, « Fast radio bursts » en anglais, « sursauts radio rapides » en français ont été découvert en 2007 lors des analyses de données d’un télescope basé en Australie. Si les scientifiques ont d’abord cru y entendre de simples parasites. La récurrence des observations de ces « sursauts Lorimer« , du nom de leur découvreur, ont résolu les chercheurs à les considérer comme des phénomènes réels et donc étudiables. Ils se caractérisent par la manifestation d’une puissance énergétique équivalente à celle émise par le soleil en une journée sur une durée de quelques millièmes de secondes. De telles caractéristiques ne correspondent à aucun phénomènes connus, aussi de nombreuses hypothèses ont été émises quant à leurs sources, des supernovae (explosions extrêmement puissantes d’étoiles) à des phénomènes liés à des trous noirs super massifs (c’est-à-dire dont la masse équivaut à plusieurs millions ou milliards de masses solaires). La piste d’une intelligence extraterrestre a aussi été envisagée, même si elle reste peu crédible.
Quelques dizaines de FRB ont été identifiés par les chercheurs et FRB 121102 a tout-de-même attiré l’attention du projet Breakthrough Initiatives du fait de sa régularité – qui potentiellement pourrait s’expliquer par une origine intelligente et non pas naturelle. La source du phénomène provient de la constellation du Cocher, Auriga en latin, située à quelques 3 milliards d’années-lumière de notre galaxie. Breakthrough Listen, une part du projet Initiatives, a fait part de ses observations, faites au moyen du Green Bank Telescope (GBT).
Next observation (at 06:00 UTC): Exploring the High Frequency Properties of FRB121102 https://t.co/rvKyKid4jd
— Green Bank Observatory (@GreenBankObserv) September 19, 2018
En août 2017, des membres du Berkeley Seti research center avaient utilisé ce même télescope pour accumuler 400 To de données. C’est à partir de celles-ci que des dizaines d’autres impulsions ont pu être découvertes par un réseau d’IA développé par des doctorants de l’université Berkeley, complétant ce que les algorithmes classiques ne pouvaient détecter. Grâce à l’intelligence artificielle, les connaissances sur ce phénomène progressent sans pour autant qu’on puisse en identifier la provenance. En décembre 2017 déjà, deux exoplanètes avaient été découvertes dans un système planétaire déjà connu grâce aux observations faites par une IA développée par Google. Des milliers de mesures de luminosité, maisonnées par cet instrument en surveillant près de 150 000 étoiles avait rendues cette découverte possible.
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