L’œuvre “Fuck Abstraction” de Miriam Cahn, exposée au Palais de Tokyo, a été accusé de pédopornographie par la députée RN Caroline Parmentier. Une question portée par celle-ci à l’Assemblée nationale, où la ministre de la Culture a défendu la démarche de l’artiste.
Une nouvelle polémique porte à nouveau le débat sans fin de la liberté d’expression sur le devant de la scène. Au Palais de Tokyo, le tableau Fuck Abstraction de l’artiste suisse Miriam Cahn, représentant un homme de grande taille imposer une fellation à un autre beaucoup plus petit, fait beaucoup parler de lui.
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Taxée de pédopornographie, la peinture fait l’objet d’une pétition en ligne réunissant d’environ 8 500 signatures pour demander son retrait. Une polémique dont la député RN Caroline Parmentier n’a pas hésité à s’emparer. Après une courte vidéo postée sur son Twitter devant la toile, où elle affirme que “rien ne justifie cette exposition”, la politicienne a porté le débat à l’Assemblée nationale ce mardi 21 mars.
Dénoncer les crimes de guerre
Pour répondre aux vives critiques concernant l’œuvre, le Palais de Tokyo a tenu à donner la parole sur Twitter à Miriam Cahn afin qu’elle clarifie sa démarche : “Ce ne sont pas des enfants. Je traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité. […] Je devais essayer de montrer ces crimes, car ce qui me choque, c’est que cela ne changera jamais : on ne sait pas apprendre.” Le centre d’exposition avait déjà mis en place des avertissements et un panneau expliquant la démarche de l’œuvre.
Dans l’hémicycle, la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak a soutenu l’artiste et accusé la députée RN de tenter un “coup de com”. “Ne mélangeons pas tout”, explique-t-elle, avant d’insister sur le fait qu’il ne faut “pas sortir une œuvre de son contexte. […] L’art peut choquer, peut questionner, peut parfois susciter du malaise, voire du dégoût. L’art n’est pas consensuel. Et la liberté d’expression et de création est garantie par la loi.”
La retrospective Ma pensée sérielle consacrée à Miriam Cahn, jusqu’au 14 mai 2023 au Palais de Tokyo, Paris.
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