L’annonce, le 22 juillet, de la baisse de 5 euros par mois des aides au logement (APL), n’a pas énervé que les organisations étudiantes et de défense du droit au logement. A en croire le Canard enchaîné dans son édition de mercredi 2 août, le chef de l’Etat lui-même aurait piqué une colère suite à cette mesure.
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« C’était une connerie sans nom ! »
La scène se déroule le 26 juillet lors d’une réunion avec les chefs de sa majorité. Quand le sujet vient sur le tapis, Emmanuel Macron n’y va pas par quatre chemins : « C’était une connerie sans nom ! Pas la peine de se retrouver dans des débats complètement dingues qui n’ont fait l’objet d’aucun engagement », s’est-il exclamé, alors que cette mesure n’était en effet pas dans son programme.
Dans la foulée, le chef de file des sénateurs LREM, proche de M. Macron, François Patriat, a également fait part de son malaise, même s’il la justifie sur le fond : « Ce n’est pas un couac. Je préfère qu’on ait fait cela – même si on peut s’interroger sur la méthode qui n’était pas très adroite – plutôt que d’augmenter les impôts à travers un collectif budgétaire pour combler le trou laissé par le gouvernement précédent. »
On comprend leur désarroi. L’annonce de cette mesure a divisé la majorité-même, et a servi d’argument tangible au groupe parlementaire de La France Insoumise pour prouver que l’exécutif allait mener une politique antisociale. Jusqu’à la rentrée, qui sera marquée par des manifestations à l’appel des syndicats contre la loi travail, la baisse des APL servira à n’en pas douter de levier pour mobiliser contre le président.
Un argument massue pour l’opposition
D’ailleurs, Jean-Luc Mélenchon et son groupe parlementaire se sont déjà illustré à l’Assemblée en attaquant le gouvernement, courses à l’appui, sur cette baisse de 5 euros.
Si par dessus le marché le gouvernement doit endurer des déclarations polémiques de députés qui relativisent l’importance de cette baisse, à l’instar de Claire O’Petit demandant aux jeunes d’arrêter de « pleurer » pour 5 euros, sa réputation risque en effet d’en prendre un sérieux coup… D’ailleurs, en juillet, le cote de popularité d’Emmanuel Macron a chuté de manière assez vertigineuse.
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