Plus de taille 32 ni de mannequins mineurs livrés à eux mêmes. LVMH et Kering s’engagent à protéger les modèles qu’ils recrutent de toute pression physique et psychologique.
Plus de taille 32 ni de mannequins mineurs livrés à eux mêmes. LVMH et Kering s’engagent à protéger les modèles qu’ils recrutent de toute pression physique et psychologique.
Si l’influence des mannequins « plus size » dans l’industrie de la mode est grandissante, le diktat de la maigreur continue de sévir. Les deux géants de la mode et du luxe Kering et LVMH viennent d’adopter une charte commune qui prévoit de préserver les mannequins sollicités par leurs maisons (parmi lesquelles Gucci et Saint Laurent pour l’un, Dior, Balenciaga, Louis Vuitton pour l’autre) de toute forme d’abus.
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Une nouvelle plutôt bienvenue dans un contexte de scandales liés à des mannequins excessivement filiformes. En décembre 2015, la maison italienne Gucci provoque la colère du public et des associations outrées devant la maigreur maladive de certaines des mannequins recrutées pour la campagne Cruise 2016. Même régime pour Saint Laurent il y a quelques mois, accusée par ailleurs de sexisme et d’instrumentalisation du corps de la femme.
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Donner la parole et préserver la santé
S’il s’agit bien évidemment d’offrir aux mannequins des conditions de travail décentes, la charte éclaire et régule de manière stricte certains points précis. Parmi eux, l’âge des modèles recrutés : les mannequins de moins de 16 ans ne pourront plus défiler pour les deux groupes, et les jeunes âgés de 16 à 18 ans devront être rigoureusement encadrés et évoluer dans le milieu en étant toujours accompagnés par des adultes. Par ailleurs, le document met un point d’honneur à respecter la parole de ces femmes et ces hommes souvent peu ou mal considérés.
Lors de la dernière Fashion Week de Paris, à l’occasion d’un casting organisée pour Balenciaga, les mannequins auditionnées avaient été forcées de patienter trois heures dans une cage d’escalier non éclairée. La griffe du groupe Kering avait présenté ses excuses aux jeunes femmes et rompu son contrat avec l’agence de mannequins concernée. Désormais, on ne l’y reprendra plus. La charte stipule notamment que :
Les mannequins doivent avoir la possibilité de formuler directement une réclamation en cas de litige avec une agence de mannequins, un directeur de casting ou une marque, via une personne référente désignée. Pour apporter un soutien aux mannequins qui en exprimeraient le besoin, les maisons seront tenues de mettre à leur disposition un psychologue/psychothérapeute dédié lorsqu’ils/elles travaillent pour celles-ci.
Plus de taille 32
Les deux autres points importants de cette charte rédigée à quatre mains par Kering et LVMH s’inscrit dans la lignée de la loi Santé adoptée début 2017 visant à protéger la santé des modèles. Les maisons se sont engagées à ne travailler qu’avec des mannequins en possession d’un certificat médical valide attestant de leur bonne santé et de leur capacité à travailler datant des 6 derniers mois (lorsque la loi prévoit 2 ans de validité pour ces mêmes certificats). Exit les tailles 32 pour les femmes et 42 pour les hommes. Ne seront sollicitées que les agences proposant des mannequins minimum taille 34 pour les femmes et 44 pour les modèles masculins.
Ces mesures seront mises en application dès les prochaines fashion weeks. Antoine Arnault, membre du Conseil d’Administration de LVMH, directeur général de Berluti et président de Loro Piana, dans un communiqué publié ce mercredi 6 septembre, déclare s’engager personnellement « à faire en sorte que les relations professionnelles entre les maisons du groupe LVMH, les agences et les mannequins aillent plus loin que le simple respect des exigences légales. Le bien-être des mannequins est pour nous un sujet fondamental. En tant que groupe leader dans le domaine du luxe, nous estimons qu’il est de notre devoir d’être en première ligne sur cette initiative« .
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