Maria Alekhina, l’une des deux Pussy Riot emprisonnées dans un camp depuis le 10 octobre, a vu sa demande de remise en liberté rejetée aujourd’hui par le tribunal russe de Berezniki.
Maria Alekhina a déclaré aujourd’hui lors de son procès en appel espérer « voir un petit miracle » se produire au tribunal de Berezniki. Mais aucun miracle ne s’est produit. Le tribunal, situé dans la région de Perm dans l’Oural, a rejeté sa demande de remise en liberté. La Pussy Riot souhaitait voir sa condamnation à deux ans de camp d’emprisonnement suspendue le temps que son fils, actuellement âgé de cinq ans, atteigne l’âge de quatorze ans.
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« Je suis dans une situation où je dois prouver que mon fils a besoin de moi, ce qui est évident », a-t-elle notamment déclaré, comme le rapporte Associated Press.
Le juge a estimé que la condamnation de Maria Alekhina pour « hooliganisme » et « incitation à la haine religieuse » suite à une prière punk chantée dans une cathédrale moscovite en février 2011 avait pris en compte l’âge de son fils.
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Selon RAPSI, une agence d’information russe spécialisée dans le domaine de la justice qui a live-tweeté en anglais le procès en appel, avant que la décision du tribunal ne soit rendue, Maria Alekhina avait déclaré avoir peu d’espoir que la cour accepte sa demande, dressant un parallèle entre la nouvelle loi russe interdisant l’adoption d’enfants russes par des Américains et le fait que la justice russe la sépare de son fils. Selon AP, l’activiste a également refusé de reconnaître une quelconque culpabilité : « personne ne me forcera à dire que je suis coupable – je n’ai pas à me repentir ».
C’est le deuxième procès en appel que perd Maria Alekhina. Le 10 octobre dernier, alors qu’Ekaterina Samoutsevitch voyait sa peine commuée en deux ans de liberté surveillée, Alekhina et Nadejda Tolokonnikova étaient, elles à nouveau condamnées à deux ans de camp d’emprisonnement. Depuis, Maria Alekhina a décrit sa vie carcérale dans une lettre publiée le 17 décembre par l’hebdomadaire New Times. Elle y expliquait qu‘il faut « coudre douze heures par jour pour 1000 roubles par mois, ne pas se plaindre, dénoncer et piéger [les autres détenues], renoncer à ses derniers principes, se taire et endurer, s’habituer » si l’on veut obtenir une libération anticipée, ce qui constitue « le moyen de pression » du camp.
Un rassemblement de soutien aux Pussy Riot aura lieu aujourd’hui à 19h Place Stravinsky à Paris (4e).
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