Un compte rendu d’opérations de police datant du 22 juin 2017, révélé par Mediapart, fait part des risques encourus par les jeunes fêtards le long des berges de la Loire, quai Wilson, en cas d’action des forces de l’ordre.
Le 21 juin 2017, jour de la fête de la musique, les policiers nantais avaient opté pour « un repli tactique », quai Wilson, face à des fêtards intempestifs. Deux ans plus tard, ils ont fait un choix à l’opposé, en utilisant des gaz lacrymogènes et des lanceurs de balles de défense contre des jeunes fêtards, ce qui a conduit à la disparition de Steve Maia Caniço, 24 ans. C’est ce que révèle un rapport de police, exhumé par Mediapart.
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Nantes: Un rapport de police de 2017 faisait état des dangers. Deux personnes étaient tombées dans la Loire. Les policiers avaient décidé de ne pas intervenir. Le préfet en avait parfaitement connaissance.@Mediapart https://t.co/VAnnCRpBVl
— pascale pascariello (@p_pascariello) July 28, 2019
“Depuis au moins deux ans, ce danger était connu”
Dans des conditions très proches, les forces de l’ordre avaient décidé de ne pas intervenir, il y a deux ans, alors que deux personnes étaient tombées dans la Loire, sur le même quai Wilson. Ce rapport avait été transmis à la préfecture, qui était donc au courant. « Depuis au moins deux ans, ce danger était connu et avait été signalé par des policiers dans un rapport daté du 22 juin 2017 et transmis à la préfecture ainsi qu’à la Direction centrale de la sécurité publique », précise Mediapart.
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“On a joué avec le feu”
A l’époque, alors qu’elles faisaient face à des jets de projectiles, les forces de l’ordre avaient procédé à « un repli tactique » à 4 h 50 du matin. A 5 h, la foule s’était dispersée lentement, atteste le rapport. Un policier ayant travaillé à Nantes déclare ainsi : « Les problèmes sur le quai Wilson étaient déjà connus depuis 2017. Et malgré cela, on a de nouveau ordonné une intervention sur un lieu qui n’avait toujours pas été sécurisé. Les jeunes pouvaient tomber à l’eau, mais on y est allé et on a joué avec le feu. Ce drame aurait pu être évité. Et les responsabilités côté police, préfecture et mairie doivent être assumées. »
Le préfet de Loire-Atlantique n’a pas souhaité répondre aux questions de Mediapart.
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