Un extrait audio publié aux Etats-Unis montre que l’ancien président américain voulait « garder un oeil » sur les zones sensibles du gouvernement et en écarter les juifs. Cheville ouvrière du projet, Fred Malek est aujourd’hui un ponte du Parti républicain, conseiller de Palin.
S’il est un président américain qui ne laissera pas d’impérissables souvenirs, c’est bien Richard Nixon. Mais parmi ces souvenirs, un a failli être oublié : le président républicain n’aimait pas les Juifs. Des Juifs que Nixon qualifie de « bâtards » sur une bande audio republiée – et augmentée – sur Internet début juin, par les archives américaines.
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Dans cette version plus complète, on apprend aussi le nom de l’homme de main désigné, celui chargé de faire les listes des Juifs du gouvernement américain de l’époque (« Ils sont partout », assure le président républicain dans l’extrait). Il s’agit de Frederic Malek, l’un des personnages les plus influents et les plus riches du Parti républicain d’aujourd’hui. Il est aussi l’un des principaux conseillers de Sarah Palin.
L’homme avait toujours nié un tel degré d’implication. Les nouveaux éléments publiés le font mentir. Une bonne aubaine pour les Démocrates, qui se sont empressés de s’engouffrer dans la brèche.
L’homme était chargé de surveiller les « zones sensibles » du gouvernement – notamment sur les questions économiques – et d’en écarter les Juifs. La plupart de ceux qu’il avait listés ont été virés.
Le 37e résident de la Maison blanche a toujours réfuté être antisémite. Et pourtant, lorsque l’on écoute la bande, on ne peut réprimer un frisson:
« La plupart des juifs sont déloyaux, estime le Président. Bien sûr, il y a des exceptions, comme Kissinger. Mais de manière générale, on ne peut pas faire confiance à ces bâtards. Ils vous poignardent dans le dos ! Et puis ils sont arrogants… »
Lors de cette conversation enregistrée en juillet 1971, dans le Bureau ovale, Nixon grommelle à son plus proche conseiller, Bob Haldeman, qu’il faut « quelqu’un de non Juif pour controler les Juifs ». « Question: « Malek est-il Juif ? » « Non », répond Haldeman. Satisfaction de Nixon.
Le scandale avait éclaté pour la première fois dans les années 90, mouillant Fred Malek. Avec son air débonnaire à la Jim Phelps, il avait demandé pardon et avait dû démissionner de son poste du Comité du Parti. On aurait pu croire que ces nouvelles révélations le renverraient à la case « pariât ».
Trois semaines après, ce n’est toujours pas le cas. Frederic Malek a mis vingt ans à reconstruire son réseau, mais il l’a fait solidement. Même des politiciens juifs, Républicains, comme Ben Stein ou Norm Coleman, le soutiennent.
Il faut dire que de lourdes échéances électorales se profilent à l’horizon, dès cet automne et en 2012. Et les Républicains on bien compris qu’il serait fort malhabile de se fâcher avec celui qui a promis de mettre 25 millions de dollars sur la table pour financer leur campagne.
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