Un policier a été filmé alors qu’il frappait au sol un homme qui devait être jugé en comparution immédiate au tribunal de Paris. Il a été suspendu et placé en garde à vue ce 12 juillet.
La scène, filmée par les caméras de surveillance du nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy dans le 17e arrondissement, se déroule le 9 juin 2018. Jules F., gardien de la paix stagiaire au sein de la Direction de l’Ordre Public et de la Circulation (DOPC), est alors chargé de la surveillance d’un migrant, qui doit passer devant le tribunal en comparution immédiate. Après un passage aux toilettes, celui-refuse de regagner sa cellule. C’est là que les choses commencent à dégénérer.
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Violence gratuite et acharnée
Sur la vidéo, transmise au site la-bas.org par un policier indigné, qui souhaite rester anonyme, on voit Jules F. immobiliser violemment l’homme au sol, et lui passer les menottes. Dans la minute qui suit, après avoir averti ses collègues, il le ramène brutalement dans sa cellule, toujours menotté dans le dos. C’est à ce moment, alors que le détenu proteste sans présenter aucune menace, que le policier le frappe à plusieurs reprises et avec acharnement.
Suite à ces révélations, le policier a été suspendu par le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb et placé en garde à vue, jeudi 12 juillet, rapporte 20 Minutes. “Le ministre d’Etat a pris connaissance ce jour de l’existence d’une vidéo présentant un comportement violent et inadmissible d’un gardien de la paix stagiaire dans l’enceinte du Tribunal de grande instance de Paris. Le ministre d’Etat condamne avec la plus grande fermeté ce comportement inadmissible qui vient nuire à l’image de l’ensemble des forces de sécurité”, a déclaré le ministère de l’Intérieur.
La police des polices saisie
Dans la foulée de ces révélations par la-bas.org, le parquet de Paris avait ouvert deux enquêtes, pour “violences par personne dépositaire de l’autorité publique”, et une seconde pour “introduction frauduleuse dans un système automatisé de données”, en raison de la diffusion de ces images de vidéosurveillance. La-bas.org fait savoir que ces images ont été dans un premier temps diffusées “au sein d’un groupe de discussion interne aux policiers” par Jules F., qui s’en vantait.
L’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », a été chargée des enquêtes. En attendant, Gérard Collomb a décidé de la suspension, “à titre conservatoire, du fonctionnaire en cause, dans l’attente des conclusions des enquêtes judiciaires et administratives”.
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