Adjugé 106 millions de dollars, le tableau « Nu au plateau de sculpteur » de Picasso a battu hier soir tous les records de vente aux enchères.
Un nouveau record a été franchi. Le tableau le plus cher du monde a été vendu hier soir chez Christie’s à New York. Cette vente privée a réuni la collection de Sidney et Frances Lasker Brody, un couple dont l’épouse, une philanthrope de Los Angeles est décédée en novembre dernier.
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Tout d’abord estimé entre 70 et 90 millions de dollars, le Nu au plateau de sculpteur de Pablo Picasso a finalement été vendu par téléphone 106 millions de dollars (soit 82,2 millions d’euros) à un acheteur resté inconnu.
Peint en 1932, dans une période heureuse et productive du peintre, « ce tableau au charisme extra ordinaire » selon Christie’s représente Marie-Thérèse Walter qui fut la compagne, l’égérie et le modèle de Picasso entre 1927 et 1935, alors en pleine période cubiste synthétique.
De leur amour naîtra leur fille Maya en 1935. Ce tableau aux mensurations exceptionnelles (1m62x1m30) n’avait été présenté qu’une seule fois, en 1961, à Los Angeles, à l’occasion des 80 ans du peintre. C’est un véritable choc qu’ont eu les marchands d’art en visitant la maison du couple de collectionneurs américains.
Selon le New York Times, les deux maisons Christie’s et Sotheby’s se sont disputé cette vente aux enchères pendant quatre mois. La première a fini par remporter l’offre en apportant une garantie, c’est-à-dire une somme qui est promise au vendeur quelle que soit l’issue de la vente. Une partie du produit de la vente ira à des œuvres que soutenait Frances Lasker Brody comme la bibliothèque Huntington et le jardin botanique de San Marino en Californie.
Après le précédent record détenu par la statue grandeur nature de Giacometti « L’homme qui marche 1 » vendue par Sotheby’s 74,3 millions d’euros le 3 février dernier et le croquis de Raphael adjugé 32,12 millions d’euros en décembre dernier, le marché de l ‘art semble désormais épargné par la crise.
Mais selon le directeur du département international de Christie’s Thomas Seydoux, « les chefs d’œuvres réussissent toujours à dépasser le contexte économique peu favorable. Ils font partie du goût commun et bénéficient de l’intérêt international des gens fortunés. Le marché est seulement tributaire du moment auquel les gens décident de mettre en vente leurs trésors. »
En s’appuyant sur des grandes signatures, les marchands d’art préfèrent donc jouer la carte de la sécurité au détriment de l’art contemporain dont l’indice des prix est resté enlisé sur le niveau enregistré en mai 2009.
Sur le web :
New York Times :
http://www.nytimes.com/2010/03/10/arts/design/10auction.html
Giacometti :
http://www.culture.fr/fr/sections/une/articles/record-vente-pour-oeuvre
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