Une hotline pour dénoncer les agressions anti-fourrure a été mise en place par la Fédération Française des Métiers de la Fourrure. On a appelé, on vous raconte.
On comprend très bien la pertinence d’une hotline pour informer sur des maladies mentales ou physiologiques, pour soutenir les victimes d’agressions sexuelles… Mais depuis hier, si vous vous faites agresser par un activiste de la PETA, à la manière de Samantha dans Sex In The City, un numéro a été spécialement créé pour prendre votre témoignage et vous orienter juridiquement. Ouf !
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Le numéro a été mis en place par la Fédération Francaise des Métiers de la fourrure, organisation qui regroupe soixante entreprises, des éleveurs aux maître fourreurs. Il a été dévoilé hier dans un communiqué transmis à l’AFP par la Fédération : « Face à l’activisme et aux contre-vérités des militants animalistes radicaux, ainsi qu’à la recrudescence des incivilités visant des personnes portant de la fourrure, la Fédération française des métiers de la fourrure crée le Centre national d’information sur la fourrure et met en place une hotline d’assistance aux victimes »
Des dizaines de messages d’insulte
Cette initiative est née de la fureur anti-fourrure que dénonce notre interlocuteur, alors que l’on compose le numéro de hotline : « On raconte beaucoup de choses vraies sur la fourrure mais aussi beaucoup de choses fausses, nous explique t-il. La Fédération n’a pas assez communiqué jusque là et nous allons y remédier avec un site à paraître.” Un coup d’oeil sur le site de la Fédération permet en effet de constater que les fourreurs français – qui prennent la pose avec un furet dans les bras – considèrent leur démarche comme « écologique » et voient presque leur industrie répondre aux critères du zero-waste : « Seulement 10% des animaux piégés le sont pour la fourrure, qui est elle seule à l’origine du financement des recherches et de l’utilisation de pièges sans cruauté pour 100% des animaux capturés. Certaines fourrures, comme le lapin ou l’agneau proviennent directement des animaux consommés pour leur viande. »
samantha jones getting her outfit ruined by animal activists during nyfw pic.twitter.com/0FvEqbDMjM
— thoughts 🩷 (@gayprada) September 10, 2016
Durant la conversation, la personne qui répond au numéro de la Fédération nous indique qu’en 24h, aucun réel témoignage n’a été reçu, mais une foule de protestations a été enregistrée : « Nous recevons des messages d’insulte par appels ou SMS – relativement à l’image de ce qui peut exister sur les réseaux sociaux à ce sujet. » Qui est pris qui croyait prendre ? La première victime des agressions – qui peuvent être violentes – à l’encontre des porteurs de fourrure est peut-être finalement l’interlocuteur de la hotline.
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Si l’on nous a bien spécifié au téléphone que la plateforme est davantage orientée vers l’information aux victimes d’agressions anti-fourrure, il est légitime de se demander si l’action dans sa globalité n’est pas également un grand coup de communication pour une industrie de moins en moins plébiscitée par la mode : marques vegan, manifeste du magazine Antidote qui n’utilisera plus cuir, poils ou plumes dans ses séries mode, numéro de Vogue Paris d’août 2017 dédié à la cause animale et fourrure-free… Sans oublier le geste de Gucci en octobre dernier de bannir la fourrure de ses collections.
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