Un jeune homme de 17 ans a été poursuivi par la justice de Caroline du Nord pour possession de selfies de lui et de sa copine nus sur son téléphone portable. Cormega Copening, originaire de Fayetteville à l’Est des Etats Unis, a été condamné en tant qu’adulte dans le cadre de la loi concernant la pornographie […]
Un jeune homme de 17 ans a été poursuivi par la justice de Caroline du Nord pour possession de selfies de lui et de sa copine nus sur son téléphone portable. Cormega Copening, originaire de Fayetteville à l’Est des Etats Unis, a été condamné en tant qu’adulte dans le cadre de la loi concernant la pornographie des mineurs.
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La loi fédérale dispose qu’un adolescent est responsable devant la justice à partir de 16 ans. Particularité du dossier : Cormega Copening est donc dans ce cas traité à la fois comme un mineur et comme un majeur au regard de la loi. Il représente à la fois un adulte coupable d’exploiter des images d’un enfant, et un enfant risquant d’exposer son intimité.
A la fois le coupable et la victime
Cormega Copening avait 16 ans au moment où les images ont été récupérées par les autorités. Il a été poursuivi sous 4 chefs d’accusation pour avoir pris et possédé des photos de lui-même, plus un chef d’accusation pour avoir conservé des photos de sa copine de 16 ans, Brianna Denson.
Cette poursuite intervient alors que les clichés en question n’ont été partagés par aucun des deux adolescents concernés. Cormega Copening a du trouver un accord pour ne pas aller en prison et être enregistré comme délinquant sexuel. Il a donc accepté entre autre de coopérer avec la police pour des recherches sans mandat pendant un an.
En septembre, le jeune homme a obtenu un accord à l’amiable et a admis avoir commis une infraction. Les charges pour crimes ont été abandonnées. Il restera sous contrôle judiciaire pendant un an, techniquement pour avoir exploité son image en ayant pris et détenu des photos de lui nu. Il effectuera 30 heures de travaux d’intérêt général, et aura interdiction de posséder un téléphone portable pendant un an. Sa copine a reçu un traitement similaire. S’ils respectent les termes du contrat, leur casier judiciaire sera effacé au bout d’un an.
Une aberration pour les experts
La police a saisi les images dans le cadre d’une enquête plus largement menée sur le partage non consenti de clichés à caractères sexuels. Cependant, ni Copening ni sa copine ne sont impliqués dans ce dossier. Bien qu’une législation concernant ces faits existe sur le papier, elle n’est généralement pas appliquée pour poursuivre des amants ados qui partagent des images érotiques entre eux. « C’est ridicule », a déclaré Fred Lane, un expert en sécurité informatique. « C’est dingue. C’est une exagération ».
Cette affaire a reçu un avis largement défavorable auprès des experts, pour qui ce dossier ne devrait pas exister. Pour Justin Patchin, professeur en justice criminelle à l’Université du Wisconsin, « il est absurde d’être poursuivi pour possession de sa propre image ». Jeff Temple, un expert en psychologie à l’Université du Texas, a mené une recherche démontrant que 30% des ados s’envoient des sextos. Il appelle les autorités à faire preuve de « bon sens ». Selon lui, « si les Etats appliquaient les lois à la lettre, des dizaines de millier d’enfants seraient en prison et considérés comme délinquants sexuels ».
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