Le comédien Océan, main dans la main avec l’association Acceptess-T, a lancé vendredi 13 mars le Fast : Fonds d’aide sociale trans. Le but : venir en aide aux personnes transgenres dans le besoin.
Leur objectif est de récolter 150 000 euros par an. Le comédien Océan et l’association Acceptess-T font appel aux dons des particuliers et des entreprises pour le Fonds d’aide sociale trans. Ce fonds permettra de subvenir aux besoins des personnes trans qui, de par leur statut même, souffrent particulièrement de la précarité.
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Quand Océan a parcouru la France pour faire la promo de son film Océan, il a vu “plein de personnes trans ultra-précaires, des travailleuses du sexe (TDS) migrantes, sans papier, mais aussi des gamins qui se font virer de chez eux et qui n’ont pas le droit au RSA”. Ces rencontres avec des personnes trans en situation de précarité lui ont donné l’envie de monter un projet pour les aider : “Je voulais faire quelque chose pour ma communauté en tant que personne trans privilégiée et me servir de ma notoriété pour sensibiliser les gens.”
Après son film, Océan a réalisé la série de podcasts documentaires La Politique des putes. Au cours de ses enregistrements, il a passé beaucoup de temps auprès de l’association Acceptess-T, qui vient en aide aux personnes trans, séropositives, travailleuses du sexe (TDS) depuis 2010.
“Les gens avaient envie d’aider mais ne savaient pas comment faire”
Sa rencontre avec Giovanna Rincon, l’une des fondatrices de l’association, a été le coup de boost qui lui manquait pour lancer le Fast. “Je n’ai jamais fait de levée de fonds, je n’ai pas d’expérience donc je fais de mon mieux de manière très intuitive, nous avoue-t-il. J’ai remarqué que les gens avaient envie d’aider mais ne savaient pas comment faire. En passant par Acceptess-T, on n’était pas obligés de créer une autre structure. »
Pour le moment, le comédien assure qu’aucun fonds de ce type n’existe en France. “Il y a un fonds international qui aide les structures associatives mais pas les personnes directement. Là, si quelqu’un donne cinq euros, cet argent servira directement à donner à manger à quelqu’un”. En effet, l’International Trans Fund (IFT) aide les mouvements trans à travers le monde afin qu’ils puissent s’autogérer au maximum.
La transphobie systémique à l’origine de la précarité
Selon lui, le Fast pourrait remédier à la précarité causée par une transphobie systémique qui empêche les personnes trans d’avoir un accès normal à l’emploi, à la justice et aux services médicaux. “Beaucoup de femmes trans n’ont pas d’autre choix que de passer par le travail du sexe pour gagner de l’argent à cause de cette transphobie, explique-t-il. Mais, avec les lois actuelles, les TDS n’ont pas accès à la Sécu. Donc quand elles se font agresser et qu’on leur donne 30 jours d’ITT, il n’y a plus d’argent qui rentre.”
D’autre part, certaines personnes trans n’ont pas les moyens de payer les nombreux déplacements nécessaires pour consulter des médecins qui les aideraient à entamer leur transition. “Sauf que s’ils ne peuvent pas faire leur transition, ils peuvent se foutre en l’air”, s’exclame-t-il. C’est aussi à eux que le comédien et Acceptess-T souhaitent venir en aide.
L’objectif annuel de 150 000 euros par an pourrait donc aider une dizaine de personnes pour le logement, la nourriture et le suivi médical. Les bénéficiaires seront choisi·es en fonction d’une grille qui permet d’évaluer le degré de précarité de chacun·e.
Le lancement de ce fonds arrive à point nommé. Avec la pandémie du coronavirus et le confinement largement conseillé pour la plupart des gens, beaucoup de personnes trans se retrouvent encore plus rapidement dans le besoin. C’est pourquoi Océan espère pouvoir attirer des entreprises rapidement : “On aimerait trouver des gros donateurs qui prennent en charge un quart ou un tiers du budget pour s’assurer que ça va fonctionner. »
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