Du rock, de la pop synthétique et des Chansons d’amour au programme de cette édition (f)estivale. (photo: (A)pollonia de Krzysztof Warlikowski)
On croyait entendre le bruit des canons et autres balles, en définitive
ce Festival d ‘Avignon 09 très porté sur la guerre a surtout résonné de
guitare, batterie, feulement et rock. A commencer par le spectacle coup de poing -on a rien vu de mieux- (A)pollonia du polonais Krzysztof Warlikowski qui invitait sur scène Renate Jett et ses quatre musiciens. Entre version déchirée de In the name of love (U2) et extase électrique, cette création dérangeante sur fond de sacrifice en toute genre fit littéralement éclaté les murs de la Cour d’Honneur du Palais des Papes, question volume sonore s’entend!
Dans un autre genre, Christophe Honoré dans son hommage distancié au cinéma qu’est Angelo Tyran de Padoue, première mise en scène d’envergure, a eu l’heureuse idée de glisser quelques références en musique. Les BO du Mépris ou des Parapluies de Cherbourg, le temps de brèves notes, un air extrait des Chansons d’amour interpréte en direct ou un final sur la voix de Catherine Ringer des Rita Mitsouko. Facile me direz-vous : mais Victor Hugo ainsi réactivé à toutes les chances de devenir un hit des lycées la rentrée prochaine. Cet Angelo que beauoup en Avignon ont qualifié de « spectacle Inrocks » par excellence -on y lit même le supplément Avignon de notre news culturel en scène!- devrait faire son petit effet l’an prochain en tournée.
Rock toujours, avec le Nijinsky flamenco, Israel Galvan et son démesuré El final de este estado de cosas, Redux, où les musicos traditionnels sont rejoints par le groupe Orthodox. Look crapuleux (option cagoules volées à des nostalgiques du KKK), présence discutable, ils assurent tant faire se peut derrière Galvan. On adore.
Et c’est encore en musique, que le festival d’Avignon tire sa révérence : dans la version très dingo de Casimir et Caroline monté par le néerlandais Johan Simons, le mieux c’est encore la partition de Paul Koek. Du son 2 heures durant, de vraies chansons à fredonner en sortant : et des gags désopilants comme Casimir -Wim Opbrouck, impec- qui y va de son couplet : I got the power, a capella. Pas mal pour un mec au chômage qui vient de se faire larguer par sa copine, Caroline donc. Le groupe de scène, combinaisons noir et blanc du plus bel effet graphique, assurent sans fausse note. Pop eighties, synthés décalés, ils font le show. Et le sauve.
Angelo, Tyran de Padoue, jusqu’au 27 juillet, Opéra-Théatre
Casimir et Caroline du 23 au 29 juillet, Cour d’honneur du Palais des Papes (diffusion en direct le 29 sur Arte)
El final de este estado de cosas, Redux, Carrière de Boulbon, jusqu’au 26 juillet