Dimanche 24 janvier, Jamel, Groland, Joeystarr, Diams, IAM, Benjamin Biolay ou encore le 113 ont mis le feu au Bataclan pour Haïti. Récit de la soirée.
C’est un dimanche, pour Haïti, une initiative lancée conjointement par Jamel, le Groland et Les Inrocks, et c’est deux concerts au Bataclan. L’un à 16 h 30, l’autre à 19 h 30, avec notamment, et dans le désordre : Joeystarr, Diams, 113, Benjamin Biolay, Olivia Ruiz et Matthias Malzieux, IAM, Tiken Jah Fakoly, Bumcello, Bertignac, Kery James, Beethova Obas ou encore Kassav. L’intégralité des bénéfices de ces concerts sera reversée à Action contre la faim.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Sur scène c’est Jamel et Moustic qui tiennent la scène et font défiler les artistes. Beethova Obas ouvre la soirée et rappelle le drame qui a frappé son pays, mais aussi le courage des Haïtiens, sur qui il faudra compter pour la reconstruction. Les deux morceaux qu’il offre au Bataclan sont bouleversants, et c’est dans une ambiance émue qu’il cède sa place aux Marseillais d’IAM, qui après une version de Petit Frère propulsent une autre du Mia qui met le feu au Bataclan.
A la fin du morceau, Akhenaton donne le mot d’ordre de la soirée : il faut être là ce soir, on vous met le feu, mais il faudra ne pas oublier d’être là dans les mois qui viennent : la reconstruction d’Haïti sera longue et difficile. Habitués des tournées en Haïti, les deux Bumcello rappellent la culture forte de l’île, et sortent des improvisations émues et féroces, à la hauteur du drame. Kery James, rappeur d’origine haïtienne, prend la suite avec deux titres posés ; et c’est alors le tour de Diams, pour une performance assez explosive, sans trop de blabla, pleine d’énergie.
Dans les loges, c’est l’effervescence. Les artistes vont et viennent, se saluent, se demandent comment aller plus loin. Tout le monde témoigne devant les caméras : les discours sont clairs, il ne faudra pas lâcher Haïti dans les mois qui viennent. Sur scène, on blague, on danse, on rappelle les combats à venir. Jamel est hilarant, Moustic toujours décalé ce qu’il faut. Les deux stand uppers Alban et Issa, échappés du Comedy Club, viennent faire marrer l’assistance avec la parodie d’un rappeur furieux : Vener. Le Bataclan, plein à craquer, est mort de rire, et le premier concert se conclut avec Kassav, Jacob Devarieux en tête, qui rappelle la solidarité des Antilles françaises avec Haïti : « Nous somme comme eux venu d’Afrique, nous avons été colonisés par les mêmes personnes, aux Antilles nous sommes tous Haïtiens », explique Devarieux. Et pas qu’aux Antilles, si l’on en croit la masse de personnes qui quitte la salle après la première tournée.
Pour le second show, une nouvelle équipe arrive : Benjamin Biolay, Joeystarr, Olivia Ruiz, Bertignac, le 113 venu avec Khaled. D’autres ont fait le déplacement : Baffie, Omar et Fred, Elie Seimoun. Ils viendront ponctuer la deuxième série de shows. La salle remplie fait une ovation à Kery James, puis c’est au tour d’Olivia Ruiz accompagnée de Matthias Malzieux de venir en remettre une couche. Tiken Jah Fakoly vient ensuite livrer deux titres, avant de recevoir sur scène Moustic et Khaled pour une version pas piquée des hannetons du No Woman No Cry de Bob Marley, transformée en No Haïti No Cry.
Il est 21 h 30 au Bataclan, quand Omar et Fred déboulent en vrai-faux 113, avant de laisser la place aux vrais, accompagnés de Khaled, pour un Tontons du Bled carrossé. La soirée est presque achevée, presque, et c’est alors Joeystarr qui surgit avec un Karnival qui retourne littéralement la salle. Le Jaguar fait aller le Bataclan de gauche à droite, de droite à gauche, saute dans la salle, fait aller les spectateurs d’avant en arrière, c’est une tuerie, qu’on se le dise, Joeystarr est au top. C’est enfin Kassav qui réapparait pour conclure une soirée qui pansera, on l’espère, les plaies des Haïtiens.
Photos: Elise Pailloncy pour les Inrockuptibles
{"type":"Banniere-Basse"}