Un corps céleste géant pourrait impacter la Terre d’ici un siècle. Si les probabilités sont minimes, des scientifiques ont élaboré une stratégie nucléaire digne d’“Armageddon”.
Une chance sur 2700 : telle est la probabilité pour que Bennu, un corps céleste titanesque, touche la terre le 21 septembre 2135. L’astéroïde mesure 490 mètres de large et pèse 3,4 milliards de tonnes. Il gravite actuellement autour du soleil, et pourrait dégager, en cas d’impact, jusqu’à trois fois plus d’énergie que toutes les bombes nucléaires qui ont explosé au cours de l’histoire.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
De la taille d’un Empire State Building
Bien que les risques soient minimes, ils ne sont pas pour autant pris à la légère par la NASA, qui prévoit la construction d’un vaisseau spatial à armes nucléaires pour détruire Bennu. L’agence gouvernementale collabore, pour ce projet, avec l’Administration nationale de la sécurité nucléaire et deux laboratoires d’armes du Département de l’énergie. Non, vous ne rêvez pas, nous ne sommes pas dans Star Trek.
Les scientifiques ont imaginé une fusée, appelée HAMMER (Hypervelocity Asteroid Mitigation Mission for Emergency Response), qui servirait de bélier pour détourner l’astéroïde de son chemin vers la Terre. Deux missiles tactiques sont envisagés. HAMMER pourrait être dotée d’un « impacteur de masse » de plus de 8 tonnes si l’astéroïde s’avérait de petite taille. Dans le cas où sa taille serait plus importante, les scientifiques auraient recours à un dispositif nucléaire embarqué, qui ferait exploser la bombe à une certaine distance de l’astéroïde, éclatant une partie de Bennu en mille morceaux. En théorie.
Sous haute surveillance
L’astéroïde découvert en 1999 est depuis sous surveillance. En 2016, la NASA avait lancé une sonde sur Bennu pour récupérer des données et des échantillons de roches, afin de comprendre la formation des planètes du système solaire. En effet, l’astéroïde se serait formé il y a 4,5 milliards d’années, et est, à ce titre, aussi vieux que la Terre.
Le satellite OSIRIS-REx de la NASA, actuellement en route pour Bennu, devrait s’y poser durant l’année. Et ramènerait, en 2023, un échantillon de son sol, qui contribuera à son étude et à la cartographie des éléments qui le constituent.
Des conséquences désastreuses
« La probabilité d’un impact semble mince, mais les conséquences seraient désastreuses« , explique Kirsten Howley, membre de l’équipe nationale de défense planétaire du Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL), à SciencePost.
Mais qu’on se rassure, les travaux menés par les scientifiques à l’origine du projet HAMMER sont en bonne voie. Ils seront présentés en mai prochain au Japon, durant un colloque sur les perturbations catastrophiques dans le système solaire.
{"type":"Banniere-Basse"}