Chez les socialistes, ces dernières 24 heures ont fait figure de marathon médiatique. De peur d’être submergé par la vague Aubry, chaque candidat a tenté, à sa façon, de faire parler de lui.
Un pupitre sur fond bleu, un décor simple, sans fioritures, la déclaration de candidature de la première secrétaire du PS a été à son image : sobre. Visiblement émue, la socialiste en a même brûlé les étapes, en annonçant « J’ai décidé de proposer ma candidature à l’élection présidentielle », plutôt qu’à la primaire.
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Sa stratégie de com a été lancée de façon très maîtrisée aussi. Le site martineaubry.fr a été découvert la veille du discours. Et finalement, la seule fantaisie de la candidate viendrait… de son logo, déjà détourné sur Internet. Entre « Obama 2012 » et Action Man, les internautes s’en sont donné à cœur joie.
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Ségolène Royal : la tweet-interview
Après le discours express d’Aubry (13 minutes), Ségolène Royal a misé sur la politiques en 140 signes pour ne pas se faire oublier. Elle a donc organisé la contre-offensive dès mardi soir avec une « tweet interview« , un exercice assez inédit en politique. Les internautes étaient invités à poser leurs questions sur Twitter en utilisant le mot-clef #QASR (Questions à Ségolène Royal), et la socialiste y répondait en direct de 19h à 20h30.
Tout sourire derrière son ordinateur, elle a répondu à une trentaine de tweets, allant du mariage homosexuel à la question du nucléaire. Le dialogue prend parfois des tours surprenants, quand Royal répond patiemment à @megaconnard.
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Et quand Mathieu Deslandes, journaliste sur Rue89, lui demande si elle a « le seum » contre Martine Aubry, elle répond du tac au tac « C’est contre le chômage, les injustices, les précarités, les discriminations, etc, que j’ai le seum ».
En tout, le mot clef #QASR aura généré 1236 tweets en 24 heures. Ce qui n’aura pas suffit à le hisser dans les sujets les plus populaires du réseau social. Autre signe : peu de trolls (ces internautes « malveillants ») sont venus perturber le rendez-vous. De là à dire que l’ancienne candidate n’intéresse plus personne…
Montebourg : l’inspiration Obamaniesque
Martine Aubry s’est inspirée du logo d’Obama, Montebourg lui emprunte ses formules. Le candidat, chantre de la démondialisation et à la traîne dans les sondages, s’est inspiré du plus cool des présidents pour tenter de gommer sa posture d’outsider.
Dans ses clips de campagne dévoilés lundi soir, Montebourg annonce ainsi « Je suis Arnaud Montebourg et j’approuve ce message. » Une traduction littérale des clips de campgne d’Obama en 2008 qui disait, pour clôturer ses vidéos « I’m Barack Obama and I approve this message. »
Et comme ses concurrents, Montebourg a aussi investi Twitter, en invitant cette fois-ci à une rencontre IRL (In Real Life) avec ses followers, lundi soir, au théâtre Déjazet, où il faisait son meeting sur la démondialisation. Histoire d’être sûr de remplir le lieu ?
Hollande et la stratégie Dugenou
Le seul à n’avoir pas tenté d’innover est François Hollande, qui, fidèle à sa stratégie de « candidat du peuple » s’est rendu sur le terrain. Pas n’importe où tout de même, puisque mardi, il était à quelques kilomètres de Lille, dans le bassin minier du Pas-de-Calais. Et quand les journalistes lui demandent où en est sa relation avec Aubry, il répond naïvement :
« Nous ne nous gênons pas, nous nous complétons. Nous avons le même projet, nous avons les mêmes engagements, et nous avons chacun, chacune, nos méthodes, nos démarches, nos manières de faire, nos priorités. »
Le seul autre candidat déclaré à n’avoir pas tenté sa chance pendant ces 24 heures de marathon médiatique socialiste aura été Manuel Valls, qui s’est contenté d’une apparition sur Europe 1 lundi matin.
A contre-courant, Nicolas Sarkozy et François Fillon visitaient mardi une ferme dans la Sarthe et l’organisation avait prévenu : « aujourd’hui, on parle d’agriculture ». Et le Président d’ajouter : « On est dans la vraie actualité ».
Cerise Sudry-Le Dû
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