Le site de microblogging lancé en 2006 bénéficie, depuis les présidentielles américaines, d’une croissance phénoménale.
Le discours dominant sur Twitter ressemble à celui tenu lors de l’éclosion des blogs au début des années 2000. Les mêmes « ça va ruiner le web » et « qui s’intéresse à ce que t’as bouffé à midi ». Il est vrai qu’à moins d’être le premier candidat noir à la présidence américaine, un blogueur célèbre ou la fille la plus populaire du lycée, l’intérêt de Twitter semble assez limité.
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Au contraire de Facebook, Myspace et consorts, le site offre à ses utilisateurs une marge de manœuvre ultra limitée. Pour les béotiens, il s’agit de microblogging : chaque post (tweet, littérallement « gazouilli » en anglais ) est quantitativement limité à 140 signes soit une ou deux phrases. Pas de place pour la nuance, l’intérêt est principalement informatif. De « La mayo du resto U est vraiment chanmée » à « Cherche stagiaire junior au pôle marketing« , le spectre des sujets est extrêmement étendu et, la plupart du temps, pas vraiment passionnant.
Concrètement, il s’agit de relater son actualité à l’instant T. Pour cela, il suffit de se connecter sur twitter.com et de poster un court message qui sera lu dans la minute par l’ensemble de son réseau sur le site lui-même, par SMS (ce service est restreint aux seuls Etats-Unis depuis août) ou via des petites applications téléchargeables gratuitement.
Car le grand atout de Twitter est de proposer une interface de programmation ouverte permettant à quiconque de construire facilement des applications ou des services s’appuyant sur la plateforme. De nombreux sites et logiciels se sont ainsi développés : MadTwitter (Windows) ou Twitterific (Mac OS X) permettent de suivre son fil de tweets sans avoir à se connecter au site. Plus ludique : TwitterLocal permet de géo-localiser les posts d’une localité donnée et le fascinant Twittervision permet de lire les derniers tweets sur une mappemonde en temps réel.
Quasi-inconnu en France l’année dernière, le site, qui existe depuis juillet 2006, s’est vu largement médiatisé par un homme : Barack Obama. Membre le plus suivi sur Twitter (près de 108 000 followers), le démocrate a fait du site un des axes de sa campagne virtuelle signalant en temps réel ses dernières actualités, comme autant de flash infos personnels. Outre-Atlantique le succès est tel que le site a même hébergé un débat sur les nouvelles technologies entre Obama et McCain.
Formidable outil pou informer les militants et les leaders d’opinion à moindre le coût, Twitter peine encore à s’imposer en France. Seul Benoît Hamon eurodéputé twitte régulièrement. Exemple : « 07h19. Je pars au MEDEF. Rv à 08h00 pour parler rémunération des patrons. Ils se lèvent tôt...” ou encore “sous pression… grave”. Pourtant, d’après un rapport Nielsen online datant de septembre 2008, la croissance du site entre août 2007 et août 2008 a été phénoménale, avec un nombre de visiteurs uniques en expansion de 343 %, passant de 533 000 à 2 359 000…
Même la NASA s’y est mise, utilisant Twitter pour rendre compte – à la première personne du singulier – des aventures de la sonde Phoenix sur Mars. On pouvait ainsi lire sur twitter en avant-première le 19 juillet dernier « Champagne ! Tenez vous prêts : Nous avons de la GLACE !!!!! Oui, de l’EAU GELÉE sur Mars ! w00t !!! Plus beau jour de ma vie !!« .
Article paru dans le Dossier spécial numérique des Inrocks.
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