Le nombre de tweets postés par mois sur le réseau social a diminué de moitié depuis août 2014. Des chiffres alarmants qui relancent l’éternelle question : Twitter risque-t-il de mourir, face à ses concurrents Instagram et Snapchat qui ne cessent d’élargir leur base d’utilisateurs?
Twitter est-il en train de mourir ? Véritable serpent de mer du web, la question ne cesse de ressurgir, inlassablement, à chaque nouveau changement sur le réseau social. La fin de la limite des 140 caractères, qui pourrait passer à 10 000 ? Une « mauvaise idée« . La transformation de la timeline des utilisateurs, qui passerait de chronologique à un fil d’actualité pondéré dont les tweets les plus appréciés seront plus mis en avant que les autres, a été également vivement critiquée.
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Mais au-delà des inquiétudes soulevées par ces les modifications et/ou améliorations (tout dépend du point de vue) de la plateforme, les chiffres font office de valeur sûre. Le 2 février 2016, Business Insider a publié un graphique éloquent, qui montre que le nombre de gazouillis postés chaque mois sur le réseau social est en net déclin depuis le mois d’août 2014. Ces chiffres ont été obtenus par le site américain via un développeur qui a utilisé l’API Twitter (une interface qui permet aux applications tiers d’utiliser les données de Twitter pour que leurs logiciels puissent être compatibles) et récolté les données sur le nombre de tweets postés depuis 2013.
(Capture d’écran du graphique de Business Insider / 2 février 2016)
Aussi, après un pic de tweet en août 2014 (661 millions en un mois) et malgré un regain en mai 2015 (450 millions), la courbe du nombre de gazouillis publiés ne fait que descendre, jusqu’à atteindre 303 millions de tweets en janvier 2016 – des chiffres qu’un porte-parole de la firme interrogé par BI a jugé « incorrects ».
Un nombre d’utilisateurs actifs en baisse
Ils pourraient s’expliquer de trois manières : soit les « twittos » postent moins, soit le nombre d’utilisateurs actifs de Twitter est en baisse, soit c’est une combinaison des deux. En juillet 2015, on apprenait que le nombre de nouveaux inscrits sur le réseau social était quasiment stagnant ; le PDG Jack Dorsey avait même qualifié cette évolution (passant « seulement » de 302 millions à 304 millions, soit 0,6%) d’ »inacceptable« . Au même moment, Facebook annonçait avoir gagné sur la même période 3,47 % d’utilisateurs.
Dans un autre article, daté d’avril 2015, Business Insider citait une source bien placée chez Twitter pour déterminer le nombre d’utilisateurs vraiment actifs sur le réseau social. Car si on comptait 302 millions d’utilisateurs inscrits sur la plateforme en avril 2015, le nombre d’internautes considérés comme « actifs » par Twitter n’était « que » de 288 millions. Mais la firme compte parmi ses internautes « actifs » ceux qui se sont connectés au moins une fois par mois au site.
Business Insider a alors publié les résultats des « vrais » utilisateurs actifs, ceux qui ont au moins posté un tweet au cours du mois. Ce nombre serait passé de 145 millions à 129 millions entre août 2014 et avril 2015, soit une chute de 11%.
Twitter a-t-il encore une importance ?
Le 29 janvier 2016, un journaliste du New Yorker a publié une tribune au titre assassin : « La fin de Twitter ». Selon lui, hors données chiffrées et chute de cotation en Bourse, le réseau social ne serait plus « pertinent » à l’ère des Snapchat et Instagram (très prisés des jeunes), qui misent beaucoup sur l’instantanéité des contenus partagés :
« Facebook pourrait ajouter une petite poignée de fonctionnalités, ou créer une application séparée, qui pourrait très facilement offrir la même expérience [qu’offre Twitter], mais avec une portée beaucoup plus grande que ce que la firme fournit aujourd’hui – ou pourrait même fournir demain. »
Pour nuancer les critiques, il faut tout de même rappeler que la plateforme reste un outil d’information – aussi bien côté réception que d’émission – phénoménal. Twitter n’a pas hérité de sa réputation de “repaire de journalistes” par hasard : il permet aux médias de recueillir des témoignages, de géolocaliser les personnes autour d’une certaine zone de conflit, de contacter facilement des sources ou encore de détecter des débuts de sujets qu’il s’agira ensuite de fouiller.
Mais la plateforme, comme les chaînes d’information le subissent à la télévision, souffre de l’instantanéité sur laquelle elle s’est bâtie. Les nouvelles erronées peuvent s’y propager à la vitesse de l’éclair. C’est ainsi que de plus en plus de médias, pour lutter contre la rapidité avec laquelle peut se propager une rumeur, se focalisent sur la vérification des faits, comme les Décodeurs du Monde, l’Obs ou Buzzfeed France qui a créé sa rubrique et son compte twitter « Vérifié » après les attentats du 13 novembre à Paris. Le salut de Twitter passera-t-il par la pédagogie ?
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