Il y a cinq mois, son interpellation avait entraîné une vague de manifestations contre les violences policières. Lors d’un contrôle par les forces de l’ordre, Théo avait reçu un coup de matraque télescopique dans l’anus, il avait dû être opéré d’urgence présentant “une section du sphincter anal et une lésion du canal anal de dix centimètres de profondeur”.
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Dans une interview à BFMTv, le jeune homme de 22 ans est revenu sur ces événements:
« J’ai subi une torture. C’était de la violence volontaire et il y avait un viol en réunion. Les quatre ont été complices car aucun des policiers n’a dit à son collègue: ‘Tu vas trop loin’. C’est de la torture qui a duré trop longtemps ».
L’habitant d’Aulnay-sous-Bois a expliqué qu’il n’avait pas pardonné aux policiers qui l’ont arrêté ce jour-là, et a évoqué des moqueries qui continuent aujourd’hui encore:
« Aux quatre policiers qui m’ont fait ça, oui je leur en veux et aussi aux policiers de mon quartier qui se moquent de moi qui me provoquent avec leur matraque. Hier encore, j’étais en bas de chez moi, les policiers sont passés en voiture et il y a un policier qui dit: ‘Salut Théo, tu te rappelles de la matraque ?’ Il rigole et il s’en va. Ils le font souvent ».
Egalement invité sur RTL, Théo a évoqué son état d’esprit actuel: « Si je vous dis que ça va, ça serait vous mentir. Ça va de mieux en mieux en tout cas. On fait le maximum pour rester debout (….) Je ne peux plus faire grand chose physiquement, je suis diminué, physiquement et mentalement ».
« Je ne connaissais pas les policiers personnellement« , raconte Théo, « mais je les connaissais de réputation: ils ont déjà frappé plusieurs personnes dans mon quartier, ils sont réputés pour frapper les gens au parc, et les laisser là-bas dans un état assez critique… Ils font ça souvent (…) On a l’habitude de voir beaucoup de policiers qui nous narguent. Après cette histoire, les policiers d’Aulnay me narguent aussi, encore aujourd’hui. Ils viennent là où je suis et rigolent sur moi, ou ils montrent la matraque en disant « passez le bonsoir à Théo« …
Après cette interpellation, trois policiers avaient été mis en examen pour violences volontaires, et un autre pour viol. L’affaire doit encore être jugée.
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