Un pull rouge et une jupe noire. Un maillot de bain. Un polo de sport. Dix-huit tenues ont été exposées au quatrième étage de l’université du Kansas les deux premières semaines de septembre, accompagnées du témoignage de la personne qui la portait. “Des mois plus tard, ma mère se plaignait que je ne portais plus […]
Début septembre, l’université du Kansas a présenté une exposition de 18 tenues portées par des victimes de viol et d’agression sexuelle. L’occasion de rappeler que le choix vestimentaire de la victime n’est en aucun cas la cause de la faute commise.
Un pull rouge et une jupe noire. Un maillot de bain. Un polo de sport. Dix-huit tenues ont été exposées au quatrième étage de l’université du Kansas les deux premières semaines de septembre, accompagnées du témoignage de la personne qui la portait. « Des mois plus tard, ma mère se plaignait que je ne portais plus aucune de mes robes, peut-on lire sur une pancarte accrochée à côté d’une petite robe à rayures colorées. J’avais six ans. »
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L’exposition What Were You Wearing ? tire son nom de la question la plus communément posée aux victimes de viol et agression sexuelle : comment était-elle habillée ? Organisée par le Centre d’Education et de Prévention contre les Agressions Sexuelles du l’Université du Kansas, elle vise à alerter la population de l’université sur le risque d’agression, particulièrement fort en ce début d’année scolaire et ses nombreuses soirées arrosées, tout en déconstruisant le mythe selon lequel la tenue de la victime serait la cause de l’agression. « On aimerait que les gens puissent se projeter eux-mêmes dans l’installation, dans la description, dans les tenues, raconte Jen Brockman, directrice du Centre, au Chicago Tribune. On espère que les étudiants pourront comprendre que cette idée qu’on leur transmet – que les vêtements de quelqu’un peuvent être une cause de violence sexuelle – est fausse. »
Sur la quarantaine de témoignages recueillis pour le projet – obtenus via les réseaux sociaux, des centres d’aides aux victimes de viol et des panneaux affichés dans plusieurs universités du Midwest – 18 tenues ont été retenues pour l’exposition. A noter que les vêtements présentés ne sont pas les tenues originellement portées par les victimes, restées anonymes, mais ont été assemblées en partant de leurs témoignages avec des vêtements prêtés par les étudiants et membres de la faculté.
« Je portais la même chose »
L’exposition rappelle que le préjugé selon lequel une agression sexuelle peut être directement liée à la tenue portée continue de prévaloir. Une victime raconte une discussion qu’elle a eue avec sa supérieure : elle lui avoue l’incident, et sa boss lui demande immédiatement ce qu’elle portait. « Je lui ai répondu : ‘Un jean et un t-shirt, bitch – qu’est ce que toi tu aurais porté à un match de base-ball ?’ Je suis partie sur le champ et ne suis jamais revenue. »
Constatant le succès de l’exposition, l’université du Kansas prévoit de la transformer en une installation web sur le site de l’association. Jen Brockman, qui travaille dans la prévention contre la violence sexuelle depuis 2003, raconte au Huffington Post les différentes réactions qu’ont fait naître les témoignages : « Je portais la même chose », « C’est exactement ce qui m’est arrivé » de la part de victimes, mais aussi des prises de conscience du côté de leur entourage. « On a eu quelques personnes qui nous avoué avoir demandé ‘comment étais-tu habillée?’, mais que ça ne partait pas d’un sentiment négatif. Ils se sont rendu compte a posteriori ce qu’ont dû ressentir les personnes auxquelles elles s’adressaient. »
La directrice du centre de prévention rappelle : « Ce ne sont pas les vêtements qui cause la violence sexuelle, c’est la personne qui est à l’origine de l’agression. Apporter de la paix aux survivants tout en éveillant la conscience de la communauté, voilà la vraie motivation derrière le projet. »
Today in Lawrence: 18 innocent outfits symbolize 18 sexual assault victims in 'What Were You Wearing?' display. Story on @fox4kc at 6. pic.twitter.com/pIJrYg1SLD
— Rebecca Gannon (@GannonReports) September 13, 2017
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