Mur à la frontière mexicaine, Muslim ban ou menaces contre l’avortement : en deux semaines, Donald Trump a signé presque autant de décrets que George W. Bush lors de ses cent premiers jours.
jour 1 – 20/01
Vers la fin de l’Obamacare
Dès son premier jour à la Maison Blanche, Trump s’attaque à la mesure la plus emblématique de la présidence de son prédécesseur. Comme il l’avait promis tout au long de sa campagne, le magnat de l’immobilier a signé un décret contre l’Obamacare, la loi qui visait à aider tous les Américains à souscrire à une assurance-maladie. En attendant son abrogation, Donald Trump demande à son administration qu’elle procède à des exemptions ou des reports afin de ne pas appliquer la loi actuelle.
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jour 4 – 23/01
Retrait du TPP ordonné
Tout au long de sa campagne, Donald Trump n’a cessé de fustiger le traité de libre-échange transpacifique (TPP), qui visait à développer les échanges entre les pays signataires en levant une grande part des barrières douanières et en harmonisant leur législation. Lundi 23 janvier, le nouveau président a mis sa promesse à exécution en signant le décret entérinant le retrait des Etats-Unis.
Gel des embauches au niveau fédéral, sauf pour l’armée
Cette mesure “prend le contre-pied de la progression spectaculaire du nombre d’employés fédéraux ces dernières années”, a déclaré Sean Spicer, porte-parole de la Maison Blanche.
Interdiction de financer des ONG étrangères soutenant l’avortement
Le lendemain du 44e anniversaire de l’arrêt de la cour suprême Roe v. Wade de 1973 légalisant l’avortement aux Etats-Unis, et deux jours à peine après la Women’s March où près de deux millions d’Américains ont manifesté en faveur des droits des femmes, Donald Trump ne s’est pas gêné pour signer un décret interdisant le financement d’ONG internationales qui soutiennent l’avortement. Résultat : une photo qui a fait le tour du monde, où le Président paraphe le document fragilisant le droit des femmes, le tout entouré de sept hommes.
jour 5 – 24/01
Des projets d’oléoducs relancés
Le président Trump a redonné vie à deux projets de construction d’oléoducs controversés. Il a en effet signé des décrets ouvrant la voie à la réalisation du gigantesque oléoduc Keystone XL, long de 1 900 km et reliant le Canada aux Etats-Unis. Dans la foulée, Trump a ordonné le redémarrage de la construction du pipeline dans le Dakota du Nord, projet qui avait été abandonné à la suite de la mobilisation de la tribu sioux de Standing Rock pour la protection de sites sacrés où sont enterrés leurs ancêtres.
jour 6 – 25/01
Lancement du projet de mur entre le Mexique et les Etats-Unis
C’était, sans doute, sa promesse de campagne la plus emblématique. Le 25 janvier, Trump l’entérine en signant un décret permettant le démarrage du chantier de la construction du mur. Pour financer le projet, le Président s’appuie sur la réallocation des crédits fédéraux, mais assure que l’argent dépensé sera ensuite remboursé par le Mexique. De son côté, le président mexicain, Enrique Peña Nieto, a assuré que son pays ne paierait pas.
Durcissement des lois sur l’immigration
Le même jour, le président américain a également signé un décret visant à une application plus ferme des lois sur l’immigration. Le texte vise particulièrement les “villes sanctuaires” qui accueillent des immigrants clandestins.
jour 8 – 27/01
Interdiction d’entrée sur le territoire des nationaux du Yémen, Iran, Libye, Irak, Somalie, Soudan, Syrie
C’est certainement le décret qui a le plus agité les Etats-Unis ces derniers jours. Rebaptisé “Muslim ban” par ses opposants, il interdit l’entrée sur le territoire américain pendant quatre-vingt dix jours aux ressortissants de sept pays. De même, il bloque pendant quatre-vingt dix jours l’entrée de réfugiés venant de l’un de ces pays. Il prévoit également l’interdiction, jusqu’à nouvel ordre, de l’arrivée de réfugiés syriens sur le territoire.
Plusieurs zones d’ombre persistent quant à l’application de ce décret, notamment concernant les binationaux ou les détenteurs de la Green Card, dont certains, originaires des sept pays de la liste, ont déclaré avoir été interdits d’embarquer sur des vols à destination des Etats-Unis.
jour 9 – 28/01
L’éthique des personnes nommées par le pouvoir exécutif
Le texte vise à limiter les conflits d’intérêts pendant et après les mandats des fonctionnaires, ainsi que ceux des personnes nommées par le pouvoir exécutif dans les agences fédérales.
jour 11 – 30/01
La réduction des réglementations
Ce texte vise à diminuer massivement la réglementation fédérale du territoire américain. Désormais, les agences fédérales devront supprimer deux réglementations à chaque fois qu’elles en auront créé une.
jour 15 – 3/02
Le décret anti-immigration bloqué
Et c’est un week-end gâché pour Donald Trump qui avait décidé de prendre un peu l’air dans sa luxueuse résidence de Mar-A-Lago (Floride). Ce vendredi 3 février, en début de soirée, un juge fédéral de l’Etat de Washington, James Robart, a bloqué le décret anti-immigration signé le 27 janvier par le Président.
Il a en effet émis une injonction temporaire s’appliquant sur l’ensemble du pays, en attendant qu’une plainte soit déposée par le ministre de la Justice du même Etat. Dès lors, les restrictions du décret du Président ont été annulées, du moins temporairement.
jour 16 – 4/02
L’appel
Déterminé, le Président ne se laisse pas abattre et décide de faire appel de la décision du juge Robart. “L’opinion de ce soi-disant juge, qui en gros prive notre pays de sa police, est ridicule et sera cassée !”, a réagi dans la foulée Donald Trump sur Twitter.
jour 17 – 5/02
Donald Trump : 0 Justice américaine : 1
Le lendemain, une cour d’appel américaine a rejeté la demande du Président consistant à rétablir immédiatement l’application du décret migratoire. Le département de la Justice avait jusqu’à lundi après-midi pour apporter de nouveaux documents à l’appui de sa requête.
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